* Plusieurs secteurs impactés par la déprime économique mondiale commencent à réduire leur régression ou à reprendre vigueur progressivement. * Les chiffres sur le tourisme, le textile, les phosphates, limmobilier, les MRE ne sont certes pas encourageants, mais ils donnent confiance aux professionnels et à léconomie nationale. * 2010 sera une année de relance : cet avis est partagé par le gouvernement et des organismes étrangers, comme le FMI ou la Banque mondiale. Les effets de la crise se sont manifestés sur léconomie nationale. Certains secteurs sont plus touchés, dautres sont restés indemnes, alors que pour certains, le rythme des activités a nettement augmenté. Globalement, le Maroc a mieux résisté à la crise ; un discours véhiculé par le gouvernement et aussi confirmé avec nuance par les observateurs indépendants et les organismes internationaux comme la Banque mondiale ou le FMI. Dans son dernier rapport, le FMI estime que les fondamentaux du pays sont solides et que la situation économique va saméliorer davantage en 2010. «Tenant compte de la politique budgétaire stimulante en 2010, qui aidera à soutenir la demande interne, le PIB non-agricole devrait croître de 4 % en 2010», ajoute cette institution, relevant que le déficit du compte courant restera stable à environ 4,5 % du PIB en 2010 «avant de se réduire graduellement à moyen terme». Le rapport du FMI souligne, en outre, qu'une «croissance soutenue du secteur des phosphates devrait aider l'activité économique et les exportations», faisant observer dans ce contexte que la conjoncture internationale pose des défis, mais quelle permet aussi des opportunités. En effet, les exportations des phosphates et leurs dérivés ont nettement baissé durant le dernier trimestre 2008 et le premier de 2009, avant de reprendre au cours du deuxième trimestre 2009. Le secteur connaît un net ralentissement de la baisse qui, de 22,2% à fin mars 2009 atteint 16%,9 en septembre . Le management de lOCP est confiant quant aux perspectives davenir du secteur à léchelle internationale. La demande en produits alimentaires se fait de plus en plus grande. «Certes, la visibilité à court terme nest pas au rendez-vous, mais pour le moyen terme, les choses commencent à bouger et les partenariats signés avec les groupes étrangers ont permis de maintenir un carnet de commandes important. Il faut comparer le volume dactivité avec les années davant 2008. Car, cette année est exceptionnelle sur tous les plans», souligne une source de lOffice ». Dans les autres secteurs-phares de léconomie nationale, le tourisme a pu garder un certain dynamisme. Dans une déclaration à la presse Hamid Addou, Directeur général de lOffice national marocain du tourisme (ONMT), a affirmé que «2009 va se terminer avec plus de 8,3 millions de touristes ». La baisse des recettes touristiques a été de 21,6% à fin mars 2009 pour se réduire à 8,8% à fin septembre de cette année. Un chiffre qui reste très proche des objectifs de la Vision 2010. «Dans une conjoncture internationale fortement morose, la destination Maroc a gardé son attrait, comparée avec les autres marchés notamment méditerranéens», a-t-il souligné. Le maintien, pratiquement de tous les grands projets touristiques, est un autre signe qui conforte le comportement favorable du secteur. Après louverture de la station Saïdia en été dernier, celle de Mazagan a été également livrée dans les délais. Pour le textile, la situation reste mitigée. Si certains groupes comme Legler ont annoncé leur faillite, dautre sociétés arrivent à cohabiter avec la crise et maintiennent leur activité en fonction des contrats. « Certes, le secteur ne tourne pas à plein emploi mais le rythme de travail permet à la filière de survivre», affirme un professionnel basé à Settat. Les statistiques de la CNSS révèlent que le secteur perd de moins en moins demplois. 12.476 postes à fin avril contre seulement 6.143 à fin août. Encore faut-il préciser que cette branche dactivité fait appel à beaucoup de travailleurs saisonniers. Des échos font état dun regain dintérêt des donneurs dordre européens. Lautre indicateur impacté par la crise est lié aux transferts des MRE ; les chiffres de lOffice des changes montrent quil y a également une amélioration. La baisse qui était de 14,6% à fin mars 2009, a régressé pour passer à 9,7% seulement à fin septembre. La reprise en Europe, surtout dans les grands pays daccueil comme la France, lEspagne, lItalie ou la Belgique se fait progressivement. Plusieurs de nos MRE qui ont perdu leur emploi commencent à regagner leurs postes ou à reprendre leur activité. Dans le secteur lié à létranger, celui de lautomobile a été également impacté. Larbi Belarbi, président de lAssociation Marocaine pour lindustrie et le Commerce automobile (AMICA), a affirmé en marge de la tenue du Tec Auto09 quil y a eu effectivement une baisse des demandes émanant des donneurs dordre étrangers, surtout durant le premier trimestre de lannée, mais actuellement les choses commencent à bouger progressivement et lactivité des constructeurs automobiles reprend. Les différentes opérations de promotion et de mise à niveau ont donné leur fruit. Limmobilier, lautre secteur moteur de léconomie nationale, commence lui aussi à reprendre des couleurs. A Casablanca et à Rabat, la demande se maintient pratiquement sur tous les segments. «Les prix ont certes stagné pour les très haut et haut standing, mais le rythme des activités reste important. Le segment le plus touché par la crise est lié aux résidences secondaires et touristiques, notamment les unités construites à Tanger et à Marrakech», explique un promoteur casablancais. Lindicateur qui confirme la tendance est le maintien du rythme de production des cimenteries.