* Le léger repli des dépenses du Trésor vient compenser la baisse des recettes fiscales en ce début dannée. * Les crédits à léquipement sapprécient de plus de 4,3% par rapport à fin 2008, témoignant dune bonne dynamique des investissements. Les deux enquêtes publiées récemment par le ministère des Finances et la Banque centrale font ressortir une chute des recettes fiscales de plus de 9 %, se limitant à 25,3 Mds de DH. BAM explique cette décélération par la baisse engendrée par les nouvelles dispositions sur limpôt des revenus, dont le produit sest affaissé de 33,4% à 5,4 Mds de DH. Cependant, la progression de 68% des recettes liées à limpôt des sociétés, atteignant lors des deux premiers mois de lannée 1,2 Md de DH, a permis au total des produits des impôts directs de limiter sa chute à 15,3%, soit 1,5 Md de DH de moins que lexercice précédent. De leur côté, les recettes des droits de douane sinscrivent en baisse de 19,3%, «sous leffet conjugué de la baisse des taux dimposition introduite dans la Loi de Finances 2009 et le ralentissement des importations», est-il mentionné dans le rapport de la Banque centrale. Quant au revenu de la taxe sur la valeur ajoutée, elle marque aussi un léger recul de lordre de 1,8% par rapport à fin février 2008, procurant au Trésor un revenu de 9,4 Mds de DH. Cette baisse est induite par la contraction des recettes de la TVA à limportation en relation avec la baisse des prix des principaux produits à limportation. En revanche, la TVA intérieure a permis datténuer limpact global de la chute de la TVA sur les produits des impôts indirects en réalisant un bond de 217 MDH par rapport à la même période de lannée dernière, en raison principalement de la dynamique de la demande intérieure. Même si les revenus du Trésor sont en chute considérable, le Trésor naffiche pas pour autant grise mine. La situation des dépenses sest inscrite dans la même lignée, que les recettes, affichant, à fin février, un repli de 6,5% à 25,8 Mds de DH. Les dépenses ordinaires se voient ainsi exécutées à hauteur de 15,6%, et seraient sensiblement tirées vers le bas par lallègement des charges de compensation et des intérêts sur la dette publique qui se contractent respectivement de 79,8 % et de 13%, en raison, entre autres, de la baisse de la facture pétrolière. Toujours selon lenquête de conjoncture de BAM, les dépenses de fonctionnement de lEtat se chiffrent à fin février à 21,2 Mds de DH, soit une croissance de 10,8% par rapport à lannée dernière. Ceci est dû notamment à «laugmentation de 28 % des charges autres que salariales», est-il mentionné dans ladite note dinformation. Dans ce contexte, lépargne publique ressort en nette baisse, passant de 1,5 Md de DH en 2008 à seulement 682 MDH pour lexercice en cours. Si le solde des comptes spéciaux du Trésor a été largement positif, sétablissant à 11,7 Mds de DH et permettant de couvrir les 11,3 Mds de DH de dépenses déquipement, il nen demeure pas moins que lexcédent de caisse se replie à 633 MDH, contre 2,4 Mds de DH sous leffet du règlement de 472 MDH darriérés de paiements. En dépit du fléchissement de ces indicateurs, le Trésor a pu réduire ses engagements à la fois extérieurs et intérieurs, améliorant, par la même occasion, sa position vis-à-vis de la Banque centrale de 2,7 Mds de DH et renforçant son recours aux banques pour un total de 879 MDH. Par ailleurs, le financement de léconomie a aussi été sujet à lanalyse du ministère des Finances. Ainsi, les concours bancaires ressortent en baisse de 1%, soit 5 Mds de DH par rapport à fin 2008, en raison essentiellement de la chute de 26,8% des créances sur la clientèle et dun léger repli de 2 % des crédits de trésorerie. Dun autre côté, les crédits immobiliers, qui représentent 30% des concours bancaires, et les crédits à léquipement poursuivent leurs tendances haussières. La première catégorie sapprécie de 1,4% par rapport à lexercice précédent, tandis que la seconde progresse de 4,3% reflétant la poursuite de la dynamique de linvestissement (comme en témoigne également la progression de 4,1% des importations des biens déquipement). En glissement annuel, le financement de léconomie a donc connu une progression de 20% à fin février. Cependant, selon un sondage récent du moral des entrepreneurs, laccès au financement bancaire a été jugé difficile dans tous les secteurs, particulièrement dans le textile et les industries chimiques et parachimiques. En effet, le solde de lopinion des dirigeants à propos de laccès au crédit est ressorti en baisse de 19 % par rapport au trimestre précédent. En termes de taux dintérêt, la récente baisse du taux directeur, intervenue le 24 mars dernier, sest traduite par un alignement du taux moyen interbancaire sur le même niveau, soit 3,25 % lors de la dernière semaine du trimestre. Par ailleurs, le taux moyen pondéré des dépôts de 6 à 12 mois sest inscrit, à fin février 2009, en hausse de 6 points de base par rapport au niveau de janvier, alors que la rémunération des dépôts dun an sest appréciée de 17 pbs. En ce qui concerne les conditions débitrices, les résultats de lenquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib auprès des banques indiquent «une hausse limitée du taux moyen pondéré au cours du quatrième trimestre 2008, en relation avec laugmentation des taux des crédits à la consommation et, dans une moindre mesure, ceux des prêts immobiliers. En revanche, les taux appliqués aux facilités de trésorerie et aux crédits à léquipement, ont accusé une baisse respectivement de 2 pbs et 11 pbs». Enfin, il est à signaler que les titres des OPCVM détenus par «des agents non financiers» ont connu une hausse mensuelle de 2,4% en raison de limpact de la performance des cours boursiers en février sur la valeur des OPCVM actions et diversifiés.