* Les efforts consentis par BAM ont permis d'atténuer la pression sur les trésoreries bancaires. * Le déficit de liquidité des banques recule à 18,4 Mds de DH. * BAM a relevé des hausses des taux des Bons de Trésor, notamment sur le long terme. Durant le mois de mars dernier, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé sur les trésoreries bancaires un impact expansif de 268 MDH, en moyenne des fins de semaines. C'est ce qui ressort du dernier rapport sur la politique monétaire publié par Bank Al-Maghrib en ce début de semaine. Selon ce même document, on relève que cette évolution est imputable principalement à la hausse des avoirs extérieurs nets de la Banque centrale et, dans une moindre mesure, du reflux de la circulation fiduciaire. Compte tenu de la réduction du minimum requis au titre de la réserve monétaire de 1,35 Md de DH, le déficit des trésoreries bancaires s'est inscrit en baisse pour s'établir désormais à 18,4 Mds de DH, contre 20 Mds de DH constatés durant le mois de février dernier. Dans ce contexte, BAM a réduit le volume de ses interventions à travers les avances à 7 jours en le ramenant à 18,8 Mds de DH au lieu de 20,3 Mds de DH un mois auparavant. Cette légère accalmie des pressions sur les trésoreries des établissements bancaires s'est également répercutée sur le marché interbancaire. Ainsi, apprend-t-on du rapport de la Banque centrale, le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est inscrit en baisse, revenant d'un mois à l'autre de 3,35% à 3,25%, soit un niveau équivalent à celui du taux directeur. Du côté du marché des taux, BAM a noté que les taux des bons du Trésor à court et à moyen termes ont progressé, par rapport aux dernières émissions, de 2 et de 11 points de base respectivement pour les bons à 52 semaines et à 2 ans. Le même profil d'évolution a été observé au niveau des taux des bons à long terme, qui ont augmenté de 7, 9 et 65 points de base respectivement pour ceux à 5 ans, à 10 ans et à 15 ans. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et à 12 mois s'est situé en février 2010 à 3,50%, en hausse de 6 points de base par rapport au mois précédent, recouvrant un accroissement de 12 points de base du taux des dépôts à 1 an et un repli de 8 points de base de celui des dépôts à 6 mois. Quant au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit, révisable en avril de chaque année sur la base de la variation du taux moyen pondéré des dépôts à 6 mois et 12 mois enregistré au cours de l'année précédente, il a été fixé à 14,26 % sur la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, au lieu de 14,40% entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010. Sur un autre registre, dans son chapitre concernant les finances publiques, le rapport informe que l'exécution de la Loi de Finances 2010 s'est soldée, à fin février dernier, par un déficit de 5,7 Mds de DH au lieu d'un excédent de 2,6 Mds de DH à fin février 2009. Cette situation reflète la modération de la hausse des recettes, consécutive à la baisse de celles au titre de l'IR et de l'IS, ainsi qu'à l'augmentation des dépenses de compensation après la forte baisse observée en 2009. En effet, les recettes fiscales, chiffrées à 25,3 Mds de DH, ont marqué une augmentation de 1,4% en glissement annuel, recouvrant une baisse de 12,8% des recettes des impôts directs et une hausse de 13,1% de celles des impôts indirects. Les rentrées au titre de l'impôt sur le revenu ont baissé de 7,2% pour revenir à 4,8 Mds de DH, consécutivement aux réaménagements des taux et des tranches de l'impôt décidés dans la Loi de Finances 2010 * Sondage : L'accès au financement de plus en plus difficile A l'issue de sa toute dernière enquête trimestrielle de conjoncture économique et financière, la Banque centrale a annoncé cette semaine que les dépenses d'investissement réalisées au cours du premier trimestre 2010 se sont inscrites en repli comparativement au dernier trimestre de l'année écoulée, en raison principalement de la baisse des investissements dans les industries du textile et du cuir et les industries chimiques et parachimiques. À court terme, les patrons des entités industrielles sondés par BAM tablent néanmoins sur une augmentation des investissements, avec notamment une part de 50% du montant global estimé sous forme d'autofinancement. Les crédits bancaires et les crédits- bail devraient quant à eux représenter respectivement 28% et 19% des financements de ces investissements, tandis que les patrons reconnaissent que seulement 3% se feront sous forme d'augmentation de capital. Par ailleurs, 75% de ces mêmes industriels ont jugé «normal» l'accès au financement bancaire, tandis que 20% l'ont jugé «difficile» et 5% seulement l'estiment «facile». Au final, le solde d'opinion négatif se voit renforcer de 17 points de base comparativement à fin 2009 à 15%. La répartition sectorielle des statistiques du sondage de BAM révèle que l'accès au financement bancaire a été considéré difficile dans les industries du textile et du cuir ainsi que dans les industries chimiques et parachimiques, tandis qu'il a été jugé facile dans la majorité des autres branches. Aussi, il est ressorti que les patrons d'entreprise enquêtés estiment qu'au cours de ce premier trimestre de l'année, le coût du crédit a augmenté dans l'ensemble des secteurs, particulièrement dans les industries du textile et du cuir ainsi que les industries électriques et électroniques.