* Les opérations dachat de devises, de désendettement du Trésor public, la constitution progressive des réserves obligatoires ont contribué dune manière significative à laccroissement du déficit de liquidité. * La somme des crédits à la consommation a franchi la barre des 40% en glissement annuel, reflétant ainsi la concurrence rude entre les établissements de crédit et la dynamique de la consommation des ménages en milieu urbain. «Les conditions sur le marché monétaire ont globalement connu un resserrement au troisième trimestre et durant les mois doctobre et novembre 2007», note le dernier rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la politique monétaire. En effet, les trésoreries bancaires ont enregistré une contraction due à une ponction de liquidité de 3,9 Mds de DH sous leffet des facteurs autonomes. Cet accroissement du déficit de liquidité sest accentué suite à la hausse exponentielle de la demande de liquidité induite par les importantes opérations dachat de devises auprès de BAM. Sachant que le troisième trimestre 2007 a connu laccélération de cession de devises par la Banque centrale, où la somme globale de ces opérations est de 15 Mds de DH, limpact sur la liquidité a été neutralisé par le rachat de 19 Mds de DH sous forme de billets de banques étrangers. La constitution progressive des réserves obligatoires a été, dautre part, lun des facteurs de ce manque de liquidité : «les réserves obligatoires ont également contribué au resserrement des trésoreries bancaires pour un montant de 1,9 milliard de dirhams, notamment en raison de laugmentation des dépôts devant servir de garantie aux acquisitions dactions sur le marché primaire de la Bourse des Valeurs de Casablanca». En outre, le désendettement du Trésor public sest répercuté sous forme de baisse de la liquidité. En fait, les opérations du trésorier général ont exercé un effet expansif de 2,9 Mds de DH sur les trésoreries bancaires. Rappelons à ce niveau que les emplois du Trésor ont atteint 37,5 milliards de DH, dont 10,5 Mds attribuables au remboursement des échéances de la dette intérieure, alors que ses ressources ont totalisé 34,6 milliards de DH, dont 1,9 Md au titre de souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor. Ce manque de liquidité a eu comme conséquence laugmentation des taux dintérêt sur le marché interbancaire : «le loyer de largent sur le marché monétaire interbancaire sest établi en moyenne à 3,86%, enregistrant une augmentation de 54 points de base par rapport au trimestre précédent». La masse des crédits à la consommation progresse de 40% La croissance économique non-agricole, qui a coïncidé avec lévolution des transactions immobilières et financières, a accéléré la progression des crédits bancaires. En effet, le taux de croissance de ces derniers sest maintenu au niveau de 25,5%. Par catégorie, la progression annuelle des prêts immobiliers a grimpé de 34,4%, enregistrant ainsi un rythme historique. Cette évolution est due principalement à la hausse de la part des entreprises non financières et des Marocains résidant à létranger. Sagissant de lévolution de la somme des crédits à la consommation, cette dernière a franchi la barre de 40% en glissement annuel. Cela reflète en grande partie la concurrence entre les banques et la dynamique de la consommation des ménages en milieu urbain. En outre, le rythme annuel de progression de M3 a marqué un léger ralentissement, revenant de 19,4% au deuxième trimestre à 18,5% au troisième trimestre 2007. Cette tendance na pas connu de variation significative en octobre. Et si le niveau des encaisses monétaires demeure élevé, son impact est quant à lui à relativiser. Notons à ce niveau-là que la récente expansion des dépôts à vue auprès des banques, qui explique plus de 50% de la hausse annuelle de M3, est liée en grande partie à lacquisition dactifs immobiliers et financiers. Linflation est relativement maîtrisée Lannée 2007 est bouclée avec un niveau dinflation raisonnable. Cependant, lindice du coût de la vie (ICV) sera revu à la hausse au cours du premier trimestre, sachant que cet indice connaîtra tout de même un réajustement pendant les trimestres suivants. Selon le rapport de BAM, «au terme de lannée 2007, linflation devrait atteindre 2,1%. Pour le premier trimestre de lannée 2008, nous anticipons une inflation de lordre de 2,5%, essentiellement tirée par la hausse cyclique des prix des produits alimentaires. Ce taux devrait connaître une légère baisse à partir du deuxième trimestre de 2008 (2,4%), pour se situer à environ 2,1% à la fin du troisième trimestre».