* Le taux daccroissement des crédits bancaires est repassé sous la barre des 16%. * La Banque centrale continue de faire face au manque de liquidité à travers laugmentation du niveau de ses interventions. Le système bancaire a bel et bien rompu avec la croissance exponentielle quaffichaient début 2009 des indicateurs des crédits. En effet, les derniers chiffres publiés par la Banque centrale au titre du mois de juillet 2009 font état dun taux daccroissement annuel du crédit bancaire de lordre de 15,6% seulement, contre 19,2% pour les cinq premiers mois de lannée en cours. A noter que ce net ralentissement a été enregistré en dépit dune hausse mensuelle de 2,6% du crédit bancaire, soit la plus forte performance depuis le début de lannée. Et cest lexpansion des facilités de trésorerie et des prêts à limmobilier qui conforte cette évolution. Cependant, au mois de septembre, les professionnels sattendent à une reprise du rythme doctroi des crédits en raison, entre autres, de la fin de la période des vacances, de la forte consommation au cours du mois de ramadan et, surtout, de la rentrée scolaire. Sur un autre registre, les indicateurs de liquidité bancaire continuent à afficher du rouge puisquà fin juillet dernier, les facteurs autonomes de la liquidité exerçaient encore sur les trésoreries bancaires un impact restrictif de 5,3 Mds de DH en moyenne des fins de semaine. En se fiant à la revue mensuelle de Bank Al-Maghrib, cette situation est principalement attribuable à « laugmentation de la circulation fiduciaire et à la baisse des avoirs extérieurs nets de la Banque centrale ». Ces derniers se sont, en effet, dépréciés de 1,2 Md de DH entre juin et juillet derniers, sétablissant ainsi à 170,9 Mds de DH. Le déficit des trésoreries bancaires est ainsi passé de 21,8 Mds de DH à 22,3 Mds de DH, malgré un allègement de 4,8 Mds de DH enregistré au niveau du montant de la réserve monétaire. Dans ce contexte, les interventions de la Banque centrale dans le marché monétaire se sont logiquement inscrites en hausse. BAM a ainsi injecté 21,4 Mds de DH en juillet sous forme davances à 7 jours, contre 20,6 Mds de DH un mois plus tôt. Ceci a permis de ramener le taux moyen pondéré du marché interbancaire au même niveau que le taux directeur, puisquil se situait à fin juillet à 3,25% en moyenne quotidienne contre 3,29% en juin. Aussi, les taux des bons du Trésor à court terme ont-ils accusé en juillet des baisses allant jusquà 6 points de base par rapport aux dernières émissions de lEtat, sétablissant à 3,25%, 3,28% et 3,35% respectivement pour les maturités de 13, 26 et 52 semaines. Sur le volet des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a enregistré en juillet 2009 une légère baisse dun point de base revenant à 3,74%. Le rapport de BAM ne manque pas de souligner que la croissance annuelle de lagrégat M3 sest de nouveau ralentie en juin 2009, sétablissant à 7,3% contre 9,8% en moyenne au cours des cinq premiers mois de lannée. «Cette évolution continue de refléter le ralentissement de la progression de la monnaie scripturale, revenue à 3,6% après 4,1% le mois précédent, et ce en dépit de la forte hausse observée dun mois à lautre conformément à son profil saisonnier habituel», mentionne le rapport. Enfin, les placements à terme semblent bénéficier dune partie des réallocations des agents non financiers, marquant une progression annuelle de 14,7%. Les placements à vue ont, quant à eux, poursuivi leur orientation à la hausse, tandis que la monnaie fiduciaire a vu son rythme de croissance annuelle se maintenir à un niveau inférieur à 10%, soit 8,2%.