* Face à linsuffisance de liquidité que connaît le secteur bancaire, BAM a relevé le niveau de ses interventions et a ramené le taux de la réserve monétaire à 8%. Depuis le début de lannée, le spectre de linsuffisance de liquidité plane sur le marché bancaire, impactant ainsi toutes les décisions de la Banque centrale en matière de politique monétaire. «Linsuffisance moyenne des trésoreries bancaires est passée de 11,4 Mds de DH au premier trimestre 2009 à 17,1 Mds de DH le trimestre suivant», mentionne-t-on auprès de la Banque centrale. Selon la même source, cette situation trouve son explication dans les opérations sur avoirs extérieurs qui ont induit une ponction de liquidité de lordre de 11,2 Mds de DH, notamment en raison de la nette progression des opérations dachats de devises par les banques nationales. Face à cette situation, BAM a eu recours au relèvement du niveau de ses interventions hebdomadaires sur le marché monétaire. Ce nest plus un secret pour personne que BAM a essayé, tant bien que mal, de répondre aux besoins du marché, faisant grimper ses injections à 20 milliards de DH chaque semaine. Et ce nest pas uniquement pour faire plaisir aux banques. Car, quand ces dernières manquent dargent, cest toute léconomie marocaine qui en pâtit. La prudence est, certes, plus que jamais de mise dans le contexte actuel, mais le financement des PME et de la consommation des ménages aussi, est une nécessité pour que le pays surmonte les difficultés économiques engendrées par la crise internationale. Dans ce sens, BAM a même accordé une première baisse du taux de la réserve monétaire en juin dernier, ce qui a permis aux banques de bénéficier de 7,3 Mds de DH de liquidité en plus. En dépit de cette décision, linsuffisance moyenne de liquidité nen a été que plus importante. Elle a ainsi atteint 22,1 Mds de DH au terme du troisième trimestre 2009. Cette fois-ci les facteurs restrictifs de liquidité ont changé. « Au cours de ce trimestre, la circulation de la monnaie fiduciaire a exercé une incidence restrictive de 6,3 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, principalement en raison des vacances dété et des jours fériés», explique le rapport de la Banque centrale, présenté à la presse par son gouverneur au début du mois. Les opérations du Trésor ny sont pas différentes non plus. En effet, elles ont été à lorigine dune ponction de liquidité de 1 milliard de dirhams, attribuable notamment aux recettes fiscales ainsi quaux souscriptions bancaires et aux adjudications des bons du Trésor. Sur les 41,4 Mds de DH que le Trésor a constitués comme ressources, 8,2 milliards sont attribuables aux souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor. De quoi pousser Bank Al-Maghrib à réinjecter 7 milliards de DH de liquidité de plus à travers une nouvelle baisse du taux de la réserve obligatoire des banques, et qui est fixé désormais à 8%.