* En enregistrant une croissance de 57% en lespace de deux ans, les investissements publics atteindront presque 110 Mds de DH en 2008. * Les établissements publics sont appelés à investir plus de 93, 5 Mds de DH en 2012, soit une hausse de plus de 40% par rapport à 2007. Les investissements publics constituent ces dernières années un véritable moteur de croissance. Pour preuve, ils seront presque de 110 Mds de DH en 2008, contre seulement 69 Mds en 2006, soit une hausse de 57% sur 2 ans. Ainsi, lEtat est susceptible de jouer un rôle crucial en terme de promotion de lemploi tout en assurant un taux de croissance important. Vu la conjoncture économique internationale défavorable, chose qui se manifeste dune manière exacerbé au niveau de la stagnation des grandes économies mondiales, dune part, et de la hausse des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires de base, dautre part, lEtat a choisi de prendre le taureau par les cornes et de promouvoir la demande interne. À cet égard, linvestissement public jouera un rôle crucial dans cette stratégie de croissance. En analysant les sources des investissements publics, on constate une véritable montée en puissance de la part du Budget public, représentant 31% de lensemble de ces investissements au lieu de 20% en 2007. Et si la part des établissements publics se situe pour cette année à 61%, contre 70% en 2007, force est de constater que les investissements des établissements publics poursuivent leur croissance puisque la totalité des investissements augmente. Par ailleurs, les parts des collectivités locales et du Fonds Hassan II sont restées stagnantes, soit respectivement 5% et 3%. Lensemble des investissements est consacré au perfectionnement de linfrastructure et au lancement des projets structurants (ports, chemins de fer ). Cette stratégie constitue le noyau dur des politiques de développement pour les années à venir. Un taux de croissance élevé et stable Lévolution de la part des dépenses publiques par rapport au produit intérieur brut consacre cette volonté de promouvoir la croissance. Outre lagriculture, les secteurs des services et de lindustrie constituent les principales cibles des investissements entamés. De ce fait, les réseaux des autoroutes et des chemins de fer, fortement concentrés dans le Nord du Royaume, sétendent davantage pour couvrir les provinces du Sud et de lOriental. En outre, lEtat a aménagé au cours des deux dernières années plus de 2.000 hectares sous forme de parcs industriels, zones franches, zones économiques sur lensemble du territoire national. À titre indicatif, le parc industriel de Jorf Lasfar accapare, à lui seul, 500 Ha. Ces initiatives ont créé une véritable dynamique dans les milieux des affaires nationaux. De plus, cette effervescence économique sest reflétée dune manière considérable sur les taux dévolution de différents facteurs économiques, notamment la hausse de taux de formation brute de capital fixe, limportation des biens déquipement, la croissance de la masse des crédits déquipement. De plus, le lancement de projets structurants, soit en terme dextension des aéroports, en matière de mise en place de nouveaux ports ou via de nouveaux accords douverture économique, se sont traduits par une affluence massive des touristes et des investissements étrangers. Signalons, par ailleurs, que laccroissement des investissements publics aura un impact considérable sur la demande interne, dune part, et lensemble du circuit économique, dautre part, en impliquant lévolution du PIB en 2008 après le faible taux de croissance enregistré lannée dernière. Laugmentation des investissements a concerné toutes les provinces, notamment celles qui connaissent un besoin croissant des services publics, telles que les provinces du Sud (2,7 Mds DH), Gharb-Chrarda (2 Mds de DH), Tadla (1,8 Md DH), Taza-Al Hoceima (2 Mds DH) lEtat jouera désormais un rôle de premier ordre En étudiant le rapport exposé récemment par Salaheddine Mezouar, ministre des Finances et de la Privatisation, concernant les perspectives de léconomie nationale à lhorizon 2012, la première chose qui saute aux yeux est le poids de plus en plus important des investissements publics. En fait, les établissements publics sont appelés à investir plus de 93,5 Mds de DH en 2012, soit une hausse de plus de 40% par rapport à 2007. En terme de prévisions, cest le secteur du transport qui occupera le haut du podium avec plus de 104 Mds de DH en 2012, soit une hausse de 90%. Mais les hausses les plus importantes seront effectuées par les établissements opérant dans le secteur de lhabitat et de laménagement (347%), lélectricité (205%) et les phosphates (112%). Laccélération fulgurante des investissements est le résultat du lacement des plans de développement correspondant à des stratégies sectorielles. En effet, la période 2008 -2012 connaîtra la concrétisation de plusieurs plans lancés et le début de nouveaux plans. Cest le cas du Plan Azur, du Plan Maroc Vert, du Plan industriel et du Plan Emergence du secteur des phosphates. A eux seuls, les trois derniers plans de développement cités totalisent un budget de plus de 80 Milliards de DH. Dans le même sens, le Maroc a entamé ces dernières années des programmes et des visions soutenues par des budgets importants : Vision 2015 du secteur de lartisanat (2,8 Mds de DH), Programme Ibhar pour la pêche (1 Md de DH) Dans ce contexte, la demande publique constituera pendant les années à venir lun des principaux piliers de la demande interne au moment où la conjoncture internationale ne favorise pas la demande externe. Dans le même sillage, léconomie nationale deviendra plus compétitive par rapport aux pays de la région. En revanche, la hausse des importations de biens déquipement a eu comme conséquence le creusement du déficit commercial. Sur un autre axe, celui relatif au financement, le recours croissant aux établissements financiers étrangers pose de nouveau le problème de la dépendance vis-à-vis de lextérieur. Et si certains analystes tirent la sonnette dalarme suite à lalourdissement du budget de compensation, le gouvernement affirme que cela permet de soutenir la demande interne. Finalement, si la promotion des investissements publics favorise la croissance, il faut que cette augmentation évolue en même temps avec les investissements privés et la demande des marchés interne et externe.