* Les investissements en provenance des pays du Golfe en constante hausse. * Les Emirats Arabes Unis occupent le haut du podium, avec des investissements qui dépassent les 6,5 milliards deuros. Selon la Banque de France, le stock des investissements directs étrangers (IDE) français au Maroc sélevait, en 2004, à 2,4 Mds deuro (26 Mds DH), ce qui permet au Maroc doccuper le 22ème rang des pays récipiendaires dinvestissements français. LEspagne se tient à la deuxième place en terme dimportance des capitaux investis au Maroc, suivie par dautres pays européens et les Etats-Unis dAmérique. Mais, actuellement, le microcosme des investissements étrangers au Maroc connaît une réelle métamorphose où la part des capitaux provenant des pays du Golfe enregistre une croissance soutenue. Ces mutations sont la conséquence de laccumulation des capitaux (pétrodollars) dans les pays du Golfe, suite à la flambée des prix du baril de pétrole et à la recherche de nouvelles sphères dinvestissement après les événements du 11 septembre 2001. La France, principal investisseur Les flux des IDE vers la Maroc ont dépassé en 2006, et pour la deuxième année consécutive, les 2,3Mds DH. Cette augmentation sexplique en grande partie par des opérations dacquisition conduites par des entreprises françaises (rachat de la Régie des Tabacs, prise de participation de la Caisse dEpargne dans le CIH, et dArcelor dans la Sonasid). En effet, les autorités marocaines ont pu attirer au cours des dernières années un flux relativement conséquent de capitaux étrangers, notamment en provenance de la France, en sappuyant sur le programme national de privatisations, la conversion de la dette extérieure en investissements et les opérations de concession de services publics. Les opérations de privatisation restent la principale cible des investissements français. Ainsi, entre 2001 et 2006 les flux dIDE se sont élevés en moyenne à 1,9 Md deuros (21,2 Mds DH) par an. Cependant, hors opérations de privatisation, le flux annuel moyen reste limité. Les bons résultats enregistrés en 2005 sexpliquent par trois opérations denvergure : le rachat de 20% de la Régie des Tabacs par Altadis (365 M deuros soit 4 Mds DH), la prise de participation dArcelor dans la Sonasid (128 M deuros soit 1,4 Md DH) et enfin la prise des Caisses dEpargne dans le CIH (91 M deuros soit 1 Md DH). Sagissant de la répartition par activité des flux dIDE en 2006, quatre secteurs se sont détachés nettement : lindustrie (34%, des flux), en raison des deux opérations citées ci-dessus, le tourisme (31%), limmobilier (16%) et la banque (6%). Sur la période 2001-2006 on retrouve les mêmes secteurs, mais loin derrière les télécommunications en raison de la privatisation de Maroc Telecom (3,4 Mds deuros soit 38 Mds DH) : télécommunications 35%, lindustrie 28%, le tourisme 11% et limmobilier 10%. Les nouveaux arrivants En fait, si les investisseurs de lUnion européenne dans les pays émergents du bassin méditerranéen, depuis 2001, se limitent à 16 milliards deuros, les financiers arabes ont dépassé de loin leurs concurrents en investissant plus de 23 Mds deuros. Le Maroc a reçu une part non négligeable de ces flux à haut débit. Lorientation dénormes capitaux par les Emirats Arabes Unis vers le Maroc a poussé la plupart des businessmen des pays du Golfe à apprécier la valeur du Royaume comme une nouvelle destination dinvestissement et, par conséquent, à y investir des centaines de millions de dollars. Lexemple le plus récent est celui du groupe qatari «Qatari Diar». Ce dernier a décidé dinvestir 660 millions de dollars dans un projet baptisé «Al Houara» situé près de la ville de Tanger. Il sagit dun mégaprojet hôtelier qui sétend sur une superficie de 234 hectares et compte 2.700 lits. Pour sa part, la Société Immobilière Koweïtienne «Al Massira» a signé un mémorandum dentente avec CDG Développement pour engager un certain nombre dinvestissements qui visent les différents secteurs (hôtellerie, habitat, industrie ) où linvestissement initial est de 600 millions de dollars. Rappelons également linvestissement de 16,5 millions deuros, soit 128 millions de DH, du Koweitien Indépendent Pétroliom Group (IPG) dans le terminal du port Tanger Med. Grosso modo, selon les statistiques du réseau euro-méditerranéen des agences de promotion des investissements Anima, les investisseurs arabes comptent engager des milliards de dollars au Maroc. Les Emirats Arabes Unis occupent le haut du podium avec des investissements qui dépassent les 6,5 milliards deuros, notamment ceux de Emaar Holding (2,7 Mds deuros, soit 30 Mds DH), Al Qudra Holding (2,1 Mds deuros, soit 23,5 Mds DH) et Dubai Holding (2 Mds deuros, 22,4 Mds DH). Pour la même période, 2006-2007, les deux groupes bahreïnis (Gulf Finance House et Real Capit) ont consacré à leurs projets au Maroc plus de 1,3 milliard deuros. Les principaux secteurs visés par ces investissements correspondent aux spécialités internationales des financiers arabes. A savoir, le BTP, limmobilier, le tourisme et la restauration, la logistique... Cette arrivée en masse des investissements est le résultat du travail considérable des deux derniers gouvernements, en établissant pour chaque secteur sa propre vision du développement. Mais surtout des bonnes relations entre le Maroc et les dirigeants des pays du Golfe.