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Entretien : «Passer à un PIB industriel de 23 % en 2020, un grand défi»
Publié dans Finances news le 08 - 05 - 2014

La CGEM s'inscrit en droite ligne des idées maîtresses de la nouvelle stratégie industrielle récemment lancée. Cette dernière est réalisable à condition de mettre en place les moyens nécessaires au développement industriel des PME. Les plateformes industrielles intégrées n'ont pas permis de répondre pleinement à la problématique d'accès à un foncier en adéquation avec les besoins des entreprises. Mohamed Fikrat, président de la Commission investissements, compétitivité et émergence industrielle au sein de la CGEM, revient sur l'enjeu de faciliter l'accès au foncier industriel et sur la nécessité de mettre en place une réglementation transparente.
Finances News Hebdo : Tout d'abord, quel regard porte le patronat sur la nouvelle stratégie industrielle récemment dévoilée par le ministre de l'Industrie ?
Mohamed Fikrat : Le programme d'accélération industrielle 2014-2020 était attendu. Il impulsera une nouvelle dynamique à l'industrie marocaine qui n'est pas seulement composée de grandes entreprises, ni de celles qui exportent mais également de PME et d'industries produisant pour le marché local qui, je le rappelle, contribue à 66% de la valeur ajoutée du pays. La CGEM s'inscrit en droite ligne des idées maitresses de ce plan et oeuvrera pour sa mise en oeuvre, aux côtés des autres partenaires, pour favoriser la compétitivité et insuffler une nouvelle dynamique à l'économie nationale. La Confédération a mis l'industrialisation, la compétitivité et les PME marocaines au coeur de son programme. En dressant un état des lieux des écosystèmes de la compétitivité, en réalisant un benchmark international avec des pays à développement similaire, l'étude réalisée par la CGEM sur les leviers de la compétitivité se veut porteuse de recommandations concrètes. Sur un ensemble de 100 mesures identifiées pour améliorer la compétitivité des entreprises nationales, la CGEM en a retenu 29, qualifiées de prioritaires. Il s'agit entre autres, de mettre l'industrie au coeur de la stratégie de développement, et d'utiliser l'outil fiscal pour rendre attractif l'investissement dans l'industrie. L'étude prône également une meilleure visibilité de la commande publique afin de permettre aux entreprises/investisseurs locaux d'y répondre au mieux et de planifier leur développement par la facilitation de l'accès au foncier pour les industriels, le renforcement des lignes de fret maritime à l'international et l'amélioration de la qualité des services d'import-export notamment au niveau portuaire. Tout en nous félicitant de ces stratégies sectorielles lancées par le Maroc, il nous faut tenir le cap. Il nous parait aussi impératif aujourd'hui d'accélérer le rythme des réalisations, de réhabiliter l'investissement industriel axé sur le développement des PME et de leur compétitivité en s'inscrivant dans une vision globale et cohérente de partenariat public-privé.
F.N.H. : Pensez-vous que les objectifs fixés, à savoir la création d'un demi-million d'emplois et l'accroissement de 9 points la part industrielle dans le PIB, sont-ils réalisables avec les différentes mesures annoncées ?
M. F. : Au Maroc, la part du PIB industriel dans le PIB global reste faible, ne dépassant pas 14%. Passer à 23% en 2020, est un grand défi. Une stratégie, par essence, doit être ambitieuse pour créer un électrochoc, changer de rythme. Elle est réalisable si nous mettons en place les moyens nécessaires au développement industriel des PME. Ce sont les PME qui créeront ces milliers d'emplois.
Les conclusions de l'étude récemment réalisée par la CGEM sur «Les leviers de la compétitivité des entreprises marocaines», montre que l'amélioration de la compétitivité est une urgence qui passe par une vision économique forte en rendant à l'industrialisation sa place dans l'économie et en s'appuyant plus sur les PME.
De même, le benchmark réalisé dans le cadre de cette étude montre que plusieurs pays, comme la Malaisie, la Turquie ou la Corée du Sud, partant en 1970 de niveaux de PIB situés dans une fourchette comparable à celle du Maroc, ont réussi à enclencher une dynamique de croissance forte de leurs secteurs productifs. La trajectoire de ces pays montre que plusieurs conditions doivent être réunies pour promouvoir une dynamique d'amélioration de la compétitivité de nos entreprises et parvenir à une réelle industrialisation : une politique volontariste maintenue dans la durée, une ouverture internationale maîtrisée, des appuis ciblés aux entreprises et une priorité absolue aux systèmes d'éducation et de formation.
F.N.H. : Le ministère de tutelle compte, dans sa nouvelle feuille de route, mobiliser 1.000 hectares de foncier public locatif. Cette mesure va-t-elle résorber ce déficit de foncier et lever l'un des freins majeurs du secteur ?
M. F. : Nous n'avons encore ni le détail de cette surface, ni les zones concernées. Néanmoins, l'aménagement de toute nouvelle zone qui propose un foncier accessible économiquement, bien connecté et bien équipé est une bonne initiative.
F.N.H. : Pourriez-vous nous éclairer davantage sur la piste évoquée par le patronat, dans le cadre de l'étude récemment réalisée, relative à la mise en place d'une réglementation transparente et facilitatrice pour résoudre le problème du foncier industriel ?
M. F. : La problématique du coût du foncier se pose avec acuité pour les industriels. Cet état de fait grève la compétitivité. Les initiatives lancées, à travers la réalisation des plateformes industrielles intégrées n'ont pas permis de répondre pleinement à la problématique d'accès à un foncier en adéquation avec les besoins des entreprises, en raison notamment des choix de localisation et des prix pratiqués. Dans d'autres zones, les industriels se heurtent à des difficultés. Les terrains en zone rurale leur sont notamment difficiles d'accès. Il s'agit tout en préservant la cohérence de la politique d'aménagement du territoire, de faciliter l'accès au foncier agricole pour les industriels : la procédure d'attestation de vocation non agricole devrait ainsi être clarifiée, assouplie et assortie de délais de mise en oeuvre plus courts.
Au-delà du foncier agricole, il est recommandé de mettre en place une réglementation transparente par le biais d'un cahier des charges qui définit clairement les conditions d'accès et l'allègement des démarches administratives. Il faut par ailleurs classifier et faciliter l'accès au foncier pour les industriels par un accompagnement adéquat :
- Développement des aides pour favoriser l'accès au foncier à des prix plus compétitifs, à travers des incitations publiques ciblées/ subventions, loyers dégressifs assortis d'objectifs de développement industriel.
- Développement de formules locatives.


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