Ce sont les points forts du plan Cap 2018 mis en branle, avec comme leitmotiv le développement et la satisfaction de la clientèle. A la faveur d'une stratégie qui privilégie l'efficacité commerciale, les dépôts augmentent de 8,5%. Le PNB recule légèrement de 1,6% à 2,1 Mds de DH, suite à la baisse des commissions. Le bon sens et la responsabilité sont les socles sur lesquels le Crédit du Maroc bâtira son avenir. C'est, en effet, la substance du message que le président du Directoire de la banque, Baldoméro Valverde, a fait passer lors de la présentation des résultats au titre de l'exercice 2013. D'ailleurs, le plan à moyen terme Cap 2018, tourné vers le développement et la satisfaction client, est déployé autour de ces deux valeurs. Cet ambitieux projet d'entreprise, dont l'élaboration a mobilisé pas moins de 400 collaborateurs, a ainsi défini plusieurs chantiers prioritaires déclinés à travers quatre grandes orientations, à savoir «accroître l'efficacité commerciale et mettre l'efficacité opérationnelle au service de la satisfaction clients». Il s'agit aussi de viser l'excellence des ressources humaines et de créer une gouvernance efficiente et améliorer la performance financière. En tout, ce seront pas moins de 250 actions qui vont être initiées. Dépôts en hausse Le déploiement du plan Cap 2018 a déjà produit ses premiers effets sur l'activité du Crédit du Maroc en 2013. Ainsi, si au cours des cinq dernières années le réseau d'agences a été multiplié par deux pour se chiffrer à 350, il n'en demeure pas moins vrai que pour 2013 seules deux agences ont été ouvertes. Une démarche volontaire, assumée par le management. «Nous avons fait une pause dans l'ouverture d'agences afin de mettre en place un modèle plus efficace. Aujourd'hui, nous privilégions le qualitatif et l'efficacité commerciale de la force distribution à une extension à tout-va du réseau», explique Valverde, non sans préciser que cela a permis d'accroître la productivité du dispositif commercial. D'ailleurs, Crédit du Maroc est même allé plus loin en fermant 6 agences dont les résultats étaient en deçà des objectifs. Ces fermetures ont été faites sans suppression d'emplois. «Le personnel a été déployé vers d'autres agences», précise Valverde. Dans le même sens, dans le souci d'optimiser ses ressources, une étude géomarketing est en cours afin d'adapter le réseau à l'évolution des potentialités du Royaume et d'avoir un maillage efficace du territoire national. Malgré la politique commerciale mise en place, les dépôts de la clientèle ont augmenté presque 3 fois plus vite que la place, avec une part de marché qui gagne 24 pbs à 5,35%. Ils se sont ainsi appréciés de 8,5% à 36,8 Mds de DH, portés par une hausse tant des comptes à vue (+8,9% à 21,4 Mds de DH), des comptes d'épargne (+7,2% à 8,1 Mds de DH) que des dépôts à terme (+15,5% à 6,3 Mds de DH). «La structure des ressources figure parmi les meilleures du marché, avec une part des ressources à vue et d'épargne de 80%», note Valverde. Néanmoins, le coût des ressources est passé de 1,36 à 1,56% d'un exercice à l'autre, en raison notamment de la hausse du taux de rémunération des comptes sur carnet de 50 pbs et de la forte progression des dépôts à terme. Parallèlement, les crédits clientèle progressent de 3,4% à 36,8 Mds de DH, portés par le bon comportement des crédits immobiliers (+3,3% à 12,3 Mds de DH) et des crédits de trésorerie et à la consommation (+4,5% à 12,9 Mds de DH). Indicateurs financiers Le produit net bancaire consolidé affiche un léger repli de 1,6% à 2,07 Mds de DH, affecté par... le sens des responsabilités de la banque. En effet, explique le président du Directoire, «nous avons mis en place une politique de facturation responsable en baissant nos commissions». Sans cette baisse (dont l'effet n'est pas récurrent), le PNB aurait stagné en 2013. Les charges d'exploitation, qui tiennent compte d'une provision de 56 MDH pour les chantiers futurs programmés dans le cadre du projet d'entreprise, augmentent de 4,9%. «Elles sont bien maîtrisées, car hors éléments exceptionnels, elles baissent de 0,3%», explique le management. Ainsi, le résultat brut d'exploitation se contracte de 8,3% à 949 DH et se serait établi à 1.005 MDH (-2,9%) hors éléments exceptionnels. De son côté, dans un environnement marqué par la détérioration du taux de contentialité du marché, le coût du risque de CDM s'accroît de 8,9% à 497 MDH, «impacté par les compléments de provisions opérés sur certains dossiers de grandes entreprises». Et globalement, ce sont les opérateurs du BTP, de l'immobilier et de la sidérurgie qui ont été particulièrement marqués par la conjoncture défavorable de 2013 et qui sont à l'origine de la hausse du taux des créances en souffrance dans le secteur bancaire. «Le bon sens et notre sens des responsabilités nous obligent, dès lors, à jouer pleinement notre rôle de banque partenaire en conseillant et en accompagnant les entreprises en phase difficile», précise Adnane El Gueddari, Directeur général adjoint du Crédit du Maroc. Le résultat net, quant à lui, ressort à 284 MDH et aurait été de 318 MDH hors éléments exceptionnels. Enfin, le RNPG s'établit à 279 MDH, en régression de 20%.