Bon comportement de l'ensemble des indicateurs, avec notamment un PNB consolidé qui s'établit à 6,5 Mds de DH, progressant de 16,7%. Stratégie réussie d'optimisation du coût de la collecte des dépôts. Poursuite de la mise à niveau du Groupe ABI qui contribue à hauteur de 13% au PNB. C'est un Mohamed Benchaâboun très à l'aise avec les chiffres qui a présenté, mardi dernier, les résultats du Groupe Banque Populaire au titre du premier semestre. Il faut dire qu'avec les performances réalisées par l'établissement bancaire, il pouvait même se permettre d'être euphorique. Mais il ne l'a pas été. Se contentant plutôt d'étaler sobrement, mais clairement, les bonnes performances de la banque qui, n'eussent été les conditions dans lesquelles ont évolué les établissements bancaires au cours des 6 premiers mois de l'année, auraient pu être jugées «normales». Et c'est justement parce que la conjoncture économique nationale et internationale a été peu favorable que les résultats semestriels du Groupe sont particuliers, pour ne pas dire exceptionnels. Ainsi, dans un secteur miné par la concurrence, les dépôts de la clientèle ont cru de 1,5% à 204,9 Mds de DH, avec une amélioration de 19 points de base de la part de marché en dépôts des particuliers à 31,3%. «Sur ce créneau, nous disposons d'un véritable avantage compétitif, puisque dans le cadre de notre stratégie d'optimisation du coût des collectes, nous avons pu porter la part de nos ressources non rémunérées à 64,5% contre une moyenne de 54,6% pour les autres banques», précise Benchaâboun. A ce titre, les ressources rémunérées Entreprises ont régressé de 26% à 6,6 Mds de DH entre décembre 2012 et juin 2013. D'ailleurs, aujourd'hui, le coût des ressources de la banque se situe autour de 1,25%. L'effort de collecte a aussi bien ciblé le marché local, avec des dépôts locaux en hausse de 1% à 112 Mds de DH grâce, entre autres, à une politique commerciale agressive qui s'est traduite par l'ouverture de 100 agences bancaires sur une année glissante, que les dépôts des Marocains du monde. Sur ce segment où le groupe est leader avec 52,5% de parts de marché, la collecte additionnelle s'est chiffrée à 1 Md de DH, portant les dépôts des MDM à 75,2 Mds de DH. Pour leur part, les créances sur la clientèle ont atteint 191,9 Mds de DH, en hausse de 4,2%, renforçant la part de marché en crédits à l'économie de 51 pb à 24,5%. Toutefois, parallèlement, le taux des créances en souffrance s'établit à 4,9%, mais reste inférieur à la moyenne du secteur (5,6%). Hausse des principaux indicateurs Le PNB consolidé du Groupe s'est établi à 6,5 Mds de DH, progressant de 16,7% par rapport à fin juin 2012, porté essentiellement par la marge d'intérêts qui en représente 71%, quand bien même on note une forte progression de 59,4% de la marge sur commissions grâce, essentiellement, à l'apport du Groupe ABI. Ce dernier a d'ailleurs contribué à hauteur de 13% au PNB consolidé. Il faut préciser que différentes actions y ont été mises en place, dont notamment le renforcement de la gouvernance et du dispositif de gestion des risques et l'amélioration de l'efficacité opérationnelle. «Nous allons continuer le travail de mise à niveau enclenché au niveau du Groupe ABI qui présente un potentiel très intéressant. Il s'agira d'améliorer son PNB (+16% à 713,7 MDH à fin juin 2013), afin de pouvoir réduire significativement le coefficient d'exploitation qui a pu être ramené, en 6 mois, de 80,9 à 70,4%», souligne Benchaâboun. Une fois le chantier de mise à niveau terminé, le Groupe ABI (Atlantic Bank International) pourra alors penser développement... endogène ou exogène. «Toutes les options sont ouvertes, mais rien ne se fera cette année», informe Benchaâboun. Pour sa part, le RBE gagne 9,2% à 3,4 Mds de DH, alors que malgré l'effort de provisionnement du risque crédit, avec un coût du risque qui atteint 977 MDH, le résultat net consolidé s'apprécie de 5,7% à 1,7 Md de DH et le RNPG atteint 1 Md de DH, soit +1,3%. En cela, la banque a mis en place des mécanismes de couverture des risques très solides, en portant notamment l'encours de la provision pour risques généraux (PRG) à 2,1 Mds de DH à fin 2013, alors qu'il était de 1,1 Md de DH à fin juin 2013. «Cela permet une couverture des risques en brut de 3,3 Mds de DH, soit l'équivalent d'une année de résultat», précise Benchaâboun qui rappelle, également, que la banque dispose d'un fonds de soutien doté, aujourd'hui, de 2,5 Mds de DH. Ainsi, la banque assure une couverture totale des créances en souffrance par les provisions (5,6 Mds de DH), y compris la PRG. A noter que pour appuyer sa stratégie de développement, le Groupe Banque Centrale Populaire continue à renforcer son assise financière, ses fonds propres consolidés se bonifiant de 6,5% à 33 Mds de DH à fin juin. Quant au total bilan, il gagne 5,1% à 285,2 Mds de DH. De même, les principaux ratios sont en phase avec les normes réglementaires, notamment le ratio de solvabilité (12,4%), le Tier One (10,1%) et le coefficient de division des risques (6,1 Mds de DH).