Une stratégie commerciale agressive avec l'ouverture de 97 agences en 2011. Un PNB consolidé de 10,2 Mds de DH et un RNPG de 1,83 Md de DH contre 1,77 Md de DH l'exercice précédent. De fortes ambitions d'ici 2014. C'est un Mohamed Benchaâboun visiblement satisfait qui a présenté, mardi dernier, les résultats réalisés par le Groupe Banque Centrale Populaire au titre de l'exercice 2011. Et pour cause, l'établissement bancaire a réalisé de belles performances, comme en témoigne d'ailleurs l'évolution de ses indicateurs. Ce qui légitime parfaitement le slogan «Un avenir prometteur grâce à une base solide». Ainsi, dans un contexte économique national et international peu favorable, le groupe a consolidé sa position au niveau de la collecte de l'épargne, portant ses dépôts à fin 2011 à 181,7 Mds de DH, soit une hausse de 8,2% pour une part de marché qui s'apprécie de 105 pb à 28,1%. Dans la même foulée, la structure des ressources s'est améliorée, les parts des ressources non rémunérées passant entre 2010 et 2011 de 60,9 à 63,6%. Avec, en toile de fond, une dynamique soutenue pour la mobilisation des dépôts locaux, lesquels ont progressé de 10,1% à 110,6 Mds de DH (contre 4,8% pour le secteur bancaire) pour 452.000 nouveaux clients captés. En parallèle, le GBCP a maintenu son engagement dans le financement de l'économie nationale, d'autant que les crédits à l'économie sont en hausse de 16,3% à 167,2 Mds de DH, soit une part de marché de 26% (+51 pb) pour un coefficient d'emploi de 91,4% contre 110,6% pour les autres banques de la place. Au volet banque de financement et d'investissement, l'activité se développe de plus en plus, avec des crédits corportate en hausse de 19,2% à 32,4 Mds de DH et un portefeuille titres qui s'apprécie de 7,8% à 40,9 Mds de DH. Indicateurs financiers Les principaux indicateurs du groupe se sont bien comportés. Les comptes consolidés 2011 font ainsi ressortir un PNB de 10,2 Mds de DH contre 10 Mds l'exercice précédent, porté essentiellement par les marges d'intérêts qui en représentent pratiquement 77%. Ces dernières ont d'ailleurs enregistré une légère régression à cause notamment «des crédits corporate qui sont moins bien rémunérés», comme l'a précisé Benchaâboun. Le résultat net part du groupe s'établit à 1,83 Md de DH contre 1,77 Md de DH à fin 2010 et a été multiplié par deux par rapport à l'exercice 2008. Le GBCP renforce également son assise financière, avec des fonds propres consolidés de 27,9 Mds (malgré l'impact de la cession par le Trésor de 20% du capital de la BCP aux BPR) et une rentabilité de 12,2%. Le ratio de solvabilité s'établit à 12,4%, tandis que le coefficient de division des risques, «le meilleur de la place», selon le PDG du Groupe, atteint 5,4 Mds de DH. Au niveau social, les comptes de la BCP font ressortir un PNB en hausse de 9,8% à 3,6 Mds de DH et un résultat net quasi stable à 1,65 Md de DH. A noter que les filiales du Groupe ont bien tiré leur épingle du jeu, particulièrement Upline Group qui, avec des actifs sous gestion de plus de 20 Mds de DH (+108% par rapport à 2009), réalise un RNPG de 73 MDH (+417%). Tout autant, Maroc Leasing tire profit des synergies mises en œuvre grâce à la fusion avec Chaabi Leasing et enregistre un résultat net de 65 MDH (+47%), tandis que Maroc Assistance Internationale réalise un résultat net de 32 MDH (+31%). Perspectives L'établissement bancaire compte bien maintenir sa dynamique de développement à travers notamment une vision stratégique triennale impliquant tous les maillons du Groupe et s'inscrivant dans la continuité de ce qui a été fait durant l'exercice 2011. Un exercice marqué, entre autres, par le renforcement du caractère mutualiste du Groupe, avec notamment la participation des BPR dans le capital de la BCP qui a été portée à 35%. Un exercice où, à côté du lancement de la banque privée et de nombreux produits et services, le Groupe a développé une véritable politique de proximité vis-à-vis de sa clientèle à travers l'ouverture de 97 agences, portant le réseau à 1.045 agences. Stratégie agressive qui lui a permis de recruter au total 510.000 nouveaux clients. «Nous avons mis en place une politique de ciblage d'un certain nombre de clients non bancarisés à qui nous proposons une offre commerciale adaptée à leurs besoins. Cela nous a permis de compter désormais parmi nos clients 120.000 personnes déclarées à la CNSS et qui avaient des mises à disposition», souligne Benchaâboun. A à l'horizon 2014, l'extension du réseau se poursuivra, avec en moyenne l'ouverture de 100 agences par mois. Il s'agira ainsi, sur la période, d'augmenter les dépôts de la clientèle de 6% en moyenne par an pour les porter à 210 Mds de DH. Quant aux crédits à l'économie, ils devraient croître en moyenne de 10% par an (197 Mds de DH), avec une part de marché cible de 25%. Même si le marché bancaire actuel souffre d'un déficit de liquidité, avec des crédits (685,1 Mds de DH, + 10,3%) qui croissent plus vite que les dépôts (649,5 Mds de DH, +5%), le PDG du Groupe BCP estime «que les instruments disponibles à mobiliser par les banques pour financer l'économie nationale ne sont pas complètement déployés». Dans ce cadre, le Groupe BCP dispose ainsi de plusieurs leviers, comme l'émission de certificats de dépôts (à 3 Mds de DH actuellement) «qui peut être portée jusqu'à 20 Mds de DH», les opérations de titrisation ou encore la dette subordonnée pour laquelle, souligne Benchaâboun, «nous sommes à 1,5 Md de DH, ce qui est faible par rapport aux fonds propres de la banque». Des fonds propres consolidés qui devraient d'ailleurs, à l'horizon 2014, s'établir à 40 Mds de DH et le taux de créances en souffrance, qui se situe à 3,6% actuellement, ramené en dessous de 3% «grâce à une politique rigoureuse de gouvernance des crédits».