Abdellatif Jouahri s'est exprimé sur la question à l'occasion de la conférence de presse tenue le 13 octobre. Selon lui, il est encore tôt pour prendre une décision au sujet du retour inconditionnel des dividendes des banques, et il faudra attendre la fin de l'exercice pour se prononcer. Le wali a tout de même indiqué que ce sera «au cas par cas» et qu'il pourrait permettre aux banques qui disposent de marge de manœuvre de procéder à la distribution de dividendes, sans contraintes. Les banques bouclent ainsi 2 exercices sous contraintes concernant la rémunération de leurs actionnaires, et ce depuis que BAM leur a demandé de surseoir à la distribution de leurs bénéfices pour faire face à la montée des risques et aux tensions sur les liquidités. Mais un compromis a été trouvé rapidement entre le secteur et le régulateur, permettant aux banques de distribuer, de manière optionnelle, une partie de leurs dividendes en actions avec un engagement des majoritaires de renoncer au cash pour renforcer les fonds propres. Ce procédé a permis de répondre aux exigences de BAM, tout en rémunérant les petits porteurs. Le wali a par ailleurs indiqué que la Banque centrale a satisfait l'intégralité des demandes de refinancement du secteur bancaire depuis le début de la crise. Les banques, a-t-il poursuivi, ont des marges de collatéral qui dépassent les 400 milliards de dirhams, alors que les pics de demande ne dépassent pas les 80 Mds. Sur le plan prudentiel, le wali a souligné que les ratios de solvabilité sont jusqu'à présent «rassurants». «Nous sommes dans un ratio global qui est autour de 15% et à un ratio de fonds propres de première catégorie qui est autour de plus 11%», a-t-il fait observer. S'agissant des créances en souffrance, le wali de BAM a relevé que la Banque centrale suit le sort de ces créances qui ont enregistré une hausse importante, assurant que celles-ci sont «bien provisionnées». Selon le rapport sur la politique monétaire, les créances en souffrance ont augmenté de 11,1% et leur ratio à l'encours du crédit bancaire s'est établi à 8,6%. Elles se sont accrues de 11,9% pour les entreprises non financières privées et de 9,9% pour les ménages. Malgré cela, les banques ont enregistré une forte croissance de leurs bénéfices au premier semestre, justement en lien avec la baisse du coût du risque après un pic en 2020 S1.