* L'Etat a versé plus de 55 Mds de DH au titre de sa contribution patronale afin de mieux consolider l'équilibre financier de la CMR. * Les efforts consentis jusqu'à présent ne garantissent la viabilité des régimes que pour un horizon ne dépassant pas 2018. Cest lundi dernier que la Caisse Marocaine des Retraites a tenu son Conseil d'Administration. A l'issue du Conseil, une conférence de presse a été organisée sous la présidence du ministre des Finances et de la Privatisation, et ce dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire de la réforme de la CMR (1996-2006). F. Oualalou a ouvert la conférence en rappelant qu'avant 1996, il n' y avait pas de Caisse de retraite, mais un simple service relevant du ministère des Finances. Le ministre a tenu aussi à préciser que c'est la première institution dont le Conseil d'Administration comprend des représentants de retraités. La réforme institutionnelle de la CMR instaurée en 1996 a visé deux grandes finalités : la première est l'édification d'une caisse de retraite moderne disposant des capacités institutionnelles et techniques à même de lui permettre de faire face à l'augmentation attendue du volume de travail. La seconde finalité est relative au renforcement et à la consolidation des régimes dans le long terme. Ce vaste chantier de réformes a commencé par la mise en place des organes de gestion, dont le Conseil d'Administration de la Caisse à représentation tripartite et le Comité qui en est issu avec mission de faciliter le travail du Conseil pour la prise de décision. Le ministre des Finances a mis en relief les décisions importantes et stratégiques prises par le Conseil, telles la généralisation de la réforme de 1997 dont ont bénéficié près de 97.200 pensionnés d'avant cette date et la revalorisation des allocations forfaitaires et pensions d'anciens résistants et membres de l'Armée de libération au profit de 35.524 allocataires. Parmi les points forts de la réforme, il est à noter que la CMR s'est dotée de ressources humaines et organisationnelles adaptées qui lui ont permis d'assurer un meilleur service aux pensionnés avec raccourcissement des délais de traitement . A cet effet, il est à noter que plus de 85% des pensions sont payées le mois suivant la mise à la retraite des fonctionnaires. Et pour une meilleure consolidation de l'équilibre financier des régimes, les pouvoirs publics ont consenti des sacrifices budgétaires importants. Depuis la réforme de 1996 à aujourd'hui, l'Etat a versé plus de 55 Mds de DH au titre de sa contribution patronale. Mieux encore, l'Etat, en tant qu'employeur, a augmenté les taux de la contribution patronale et a versé à la CMR près de 11 milliards de DH au titre des arriérés. A partir de 1996, il a été décidé de commencer à constituer des réserves financières, bien que la technique de la répartition ne l'exige pas. Cette importante constitution de réserves a permis à la CMR de se placer comme un important investisseur institutionnel avec un portefeuille de plus de 40 Mds de DH. Le spectre 2007 est loin derrière ! Ces importants efforts consentis par l'Etat ont permis d'éloigner le spectre des déficits des régimes qui s'annonçaient à la veille de la réforme à l'horizon 2007. Toutefois, les efforts consentis jusqu'à présent ne garantissent la viabilité des régimes que pour un horizon ne dépassant pas 2018. Toujours sur le qui-vive, le gouvernement élabore une vision globale qui concerne l'ensemble du système national des retraites. Ce grand chantier de réformes a commencé par l'intégration des Caisses internes de retraite d'établissements publics au RCAR. Toujours est-il que le Souverain continue de placer le dossier des retraites parmi ses priorités. Deux commissions ont été ainsi instituées par la Primature en vue d'engager une réflexion sur une réforme globale de l'ensemble des régimes nationaux. Aussi, des études actuarielles sont devenues régulières. La CMR est appelée à présenter chaque année au Conseil d'Administration un bilan actuariel qui renseigne sur la santé financière des régimes. Ces études servent également à évaluer l'impact des scénarios de réforme qui seraient proposés par les pouvoirs publics qui auraient un impact direct ou indirect sur les finances de la Caisse. Toutes ces réalisations ont été démontrées par Mohamed Bendriss, Directeur de la CMR, à l'aide de graphiques. Par exemple, et en ce qui concerne le paiement des pensions, ce dernier a été facilité à l'aide de l'implémentation du système d'échange de données informatisé par la signature de conventions avec plusieurs institutions : les organismes bancaires pour la mise en paiement des pensions en mode virement, Barid Al-Maghrib qui permet au retraité de percevoir sa pension dans n'importe quelle agence de BAM à travers le territoire national La répartition des pensions s'effectue de la manière suivante : 42% des pensionnés sont payés par virement bancaire, 2% sont payés par numéraire, 42% perçoivent leur pension par une mise à disposition PM et 14% sont payés par le biais d'une mise à disposition TGR. Le directeur de la Caisse informe aussi qu'une convention de partenariat a été mise en place entre la CMR et l'APSF ayant permis de réhabiliter le droit au crédit pour les retraités. Une chose est sûre : les efforts consentis jusqu'à présent aussi bien par l'Etat que par les fonctionnaires actifs ne garantissent la viabilité de la Caisse que pour un horizon relativement court puisqu'il n'atteint pas 2020. Donc, si rien n'est fait dans les prochaines années, le déséquilibre entre les recettes et les dépenses apparaîtra dès 2012. Il est clair que les pouvoirs publics devront persévérer à chercher les moyens et les voies permettant de repousser les défis. La situation s'avère un peu délicate, d'autant plus que les pouvoirs publics sont fermement décidés à freiner l'accroissement de la masse salariale en limitant notamment les recrutements et l'expansion des services administratifs.