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Exclusif. Ecoles privées Vs Parents d'élèves : PJD, RNI, USFP, MP, Istiqlal, PAM, PPS et le PSU voici leur position
Publié dans EcoActu le 11 - 06 - 2020

Alors que la tension monte entre les parents d'élèves et les écoles privées, le gouvernement et les partis politiques brillent par leur silence. Pour s'enquérir de la position des partis politiques, représentants des électeurs, sur cette question polémique, EcoActu.ma a interpellé les différentes formations politiques à ce sujet : PJD, RNI, USFP, MP, PPS, PAM, Istiqlal et PSU. Détails.
Rien ne va plus entre les parents d'élèves et les écoles privées. Les frais de scolarité du 3ème trimestre de l'année scolaire 2020, entièrement déroulé sous état d'urgence sanitaire, ont creusé un profond fossé entre les deux bords. Les sorties médiatiques des représentants des écoles privées, trop provocantes et dépourvues de la fibre citoyenne, ne font qu'attiser le feu. C'est un sérieux duel où chaque partie campe sur sa position et tente démontrer la légitimité de ses arguments.
En effet, depuis quelques semaines le bras de fer qui oppose les deux parties occupe la scène médiatique. Des voix se sont levées pour dénoncer un acharnement sur le citoyen (qui ne date pas d'aujourd'hui) déjà très impacté par les effets de la pandémie, des parents ont investi la rue en pleine crise sanitaire pour protester contre une injustice, les réseaux sociaux sont inondés par les messages d'indignation des parents face à la cupidité des écoles...
Autant dire qu'il y a péril en la demeure. Bizarrement, malgré l'effervescence qu'a suscitée cette question, le gouvernement est aux abonnés absents.
C'est le silence radio du côté de l'Exécutif mais aussi des partis politiques sensés représentés le pouvoir législatif et porter la voix des électeurs. D'habitude, on adore surfer sur ce genre de sujets, mais là RIEN !
Où sont passés les représentants du peuple ? Pourquoi laisse-t-on les parents seuls face à un lobby qui a exhibé, une fois de plus, sa position de force ? Ce silence est-il dû à une quelconque pression qu'exerceraient les parlementaires propriétaires d'écoles privées sur leurs partis ?
Des questions légitimes face au silence de mort qui règne dans la sphère politique.
Le ministre de l'Education nationale, Saaïd Amzazi s'était, certes, réuni il y a deux semaines avec les deux protagonistes, à savoir l'alliance des écoles privées (vendredi 29 mai) et les représentants des parents d'élèves (lundi 1er juin).
Mais aucune décision claire et précise n'a été encore prise, laissant d'un côté, les parents dans un flou total et de l'autre les écoles dans l'attentisme. Et pour cause, bien que le ministre ait appelé les académies à jouer les médiateurs, beaucoup d'écoles privées refusent toujours d'ouvrir la voie du dialogue tant que le gouvernement n'a pas tranché sur la possibilité, à l'instar des autres entreprises, de bénéficier de l'indemnité forfaitaire Covid.
Ce qui exaspère le plus, c'est le fait que les écoles privées, bien que sur le plan juridique n'aient pas le droit de réclamer quoique ce soit (voir pourquoi), elles osent, tout de même, intimider les parents, fermer la porte de la communication, prendre en otage la réinscription des élèves pour la prochaine rentrée scolaire, voire même mettre en demeure les parents en perspective d'actions en justice. C'est à se demander si elles sont au-dessus de la loi ?
Pour prendre connaissance de la position des partis politiques sur cette affaire, nous avons fait un tour d'horizon des différentes formations politiques.
Voici les déclarations recueillies auprès du PJD, de l'USFP, du Mouvement Populaire, de l'Istiqlal, du PPS, du PSU ainsi que du PAM. A vous d'en juger.
Slimane El Amrani, premier vice-secrétaire général du Parti de la justice et du dévéloppement (PJD)
Le parti n'a toujours pas une position officielle sur cette crise entre les parents d'élèves et les écoles privées. Toutefois, nous sommes conscients qu'il s'agit d'une réelle problématique qui concerne aussi bien le gouvernement que les partis politiques. Nous estimons qu'il faut une approche globale pour protéger les intérêts de chaque partie.
Nous sommes contre le principe du conflit entre les associations de parents d'élèves et les représentants des écoles privées. Mais nous prônons un débat avec toutes les parties prenantes afin de faire une évaluation objective de cette problématique.
Il faut que les 4 parties à savoir les représentants de parents d'élèves, ceux des écoles privées, le gouvernement en tant que pouvoir exécutif ainsi que le parlement puissent avancer dans les négociations. Certes il y a un retard mais qui reste rattrapable.
Nous pensons que tous les partis politiques doivent ouvrir un débat effectif autour de cette question afin de trouver les solutions dans les plus brefs délais vu que nous sommes à la fin d'une année pas facile et que les élèves du Bac sont sur le point de passer leurs examens.
Nabil Benabdallah, Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS)
Le gouvernement doit assumer le rapprochement des points de vue. Aujourd'hui, la priorité est de protéger l'avenir des élèves. Après, il y a des intérêts divergents entre les parents d'élèves et les propriétaires des écoles privées aussi bien sur la qualité de l'enseignement à distance que les frais de scolarité.
Les écoles privées sérieuses et non pas celles qui en font uniquement un business, revendiquent le paiement pour subvenir à leur besoin afin de pouvoir ainsi payer leurs charges et les employés, des risques qui menacent l'existence même de l'école. A partir de là, il faut qu'il y ait une solution médiane de manière à ce qu'elle puisse prendre en compte la capacité financière des ménages d'une part et d'autre part, soutenir les établissements qui ont des difficultés réelles et prouvées.
Nous suivons cette affaire depuis plus d'un mois avec les deux parties et nous appelons le gouvernement à intervenir rapidement afin de trouver une solution. Aussi, avons-nous également appelé le 4 juin, le gouvernement à prendre, dès maintenant, toutes les mesures pour la préparation de la prochaine rentrée scolaire et universitaire, de promouvoir les rôles de l'école et de l'université publiques et de veiller à la préservation du droit de l'ensemble des scolarisés à un enseignement de qualité dans le cadre de l'égalité des chances.
Cette action doit prendre en compte la nécessité du rattrapage des lacunes engendrées par le confinement sanitaire et l'arrêt des cours présentiels et résoudre le conflit entre les parents d'élèves et les écoles privées.
Kamil Taoufiq, président du groupe parlementaire du Rassemblement National des Indépendants (RNI)
Notre position sur ce sujet est claire tout en étant fondée sur l'intérêt d'abord du citoyen. Nous disons qu'il faut un arrangement équitable entre les deux parties. Les écoles privées doivent prendre en compte la situation actuelle des familles dont une grande partie a perdu son travail.
D'autres ont vu leur revenu considérablement baisser. Plusieurs familles se sont retrouvées avec 2.000 DH de revenus alors qu'ils ont un ou deux enfants scolarisés dans le secteur privé. En plus, pour assurer l'enseignement à distance, les parents ont dû supporter des charges supplémentaires en investissant dans du matériel informatique, la connexion internet...
D'autre part, les écoles privées doivent payer leurs charges notamment les salaires des enseignants et du personnel.
C'est pourquoi nous appelons les écoles privées à appliquer une réduction de 50% des frais de scolarité pour le 3ème trimestre de l'année scolaire 2019-2020. Cette solution arrangera toutes les parties et permettra de surmonter cette crise.
Cela évitera également le basculement des élèves du système privé vers le public dans les conditions actuelles ce qui risque de perturber et de déstabiliser les enfants. C'est pourquoi et dans une optique de solidarité, les écoles privées doivent être conscientes de cette donne et la prendre en considération.
Malheureusement, aujourd'hui le gouvernement n'a aucun outil législatif pour trancher ou obliger l'une des parties à quoi que ce soit. C'est pourquoi il doit jouer le rôle d'arbitrage et de médiation pour trouver un terrain d'entente autour des 50% de réduction.
Aujourd'hui, cette pandémie a livré plusieurs leçons qu'il faudra retenir. Parmi lesquelles figure la nécessité de renforcer et de clarifier le flou du cadre juridique et réglementaire autour de plusieurs questions notamment celle qui oppose les parents d'élèves aux écoles privées. Les parlementaires doivent travailler sur la révision des lois notamment du Dahir portant code des obligations et des contrats pour clarifier la question de l'enseignement à distance.
Fatima Taoussi, parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM)
Je tiens tout d'abord à rappeler que le Maroc a fait face à cette pandémie grâce à l'implication de toutes les composantes de la société. Pour autant, l'impact de cette crise sanitaire sur l'économie mais également sur les ménages et sur leur pouvoir d'achat est inévitable. Ce qui a créé plusieurs tensions dont celles entre les parentes d'élèves et les écoles privées.
La position du parti sur cette question est claire. D'abord, il faut impérativement prendre en compte les retombées de la pandémie sur une grande partie des familles. Ce qui s'est répercuté sur leur pouvoir d'achat mais aussi sur leur incapacité à s'acquitter de la totalité des frais de scolarité du 3ème trimestre de l'année en cours. Sans oublier que les parents ont également investi pour assurer l'enseignement à distance.
C'est pourquoi les écoles privées doivent prendre en considération cette situation qui a été imposée aux familles. Il faut donc une solution médiane entre les deux parties.
Parmi les propositions que nous préconisons, la réduction des frais de scolarité qui est légitime pour les parents d'autant plus que les écoles ont vu leurs charges diminuer.
Aussi, le PAM appelle-t-il à l'intervention du gouvernement et du ministère de tutelle pour mettre un cadre réglementaire qui régit cette activité. L'absence d'une loi qui encadre le secteur et la non-application de la circulaire de 2003 du ministère de l'Education relative aux associations des parents d'élèves, sont autant de facteurs à l'origine de cette crise entre les écoles privées et les représentants de parents d'élèves, qui faute d'association de parents, se sont constitués en coordination du mouvement de parents. Il ne faut plus considérer les associations des parents en tant qu'un ennemi mais plutôt un partenaire pour améliorer le niveau de l'enseignement dans notre pays.
Nous ne pouvons pas être catégoriques sur un taux de réduction, mais nous estimons qu'il faut impérativement appliquer des réductions logiques qui satisfassent les deux parties. Il faut faire des concessions de part et d'autre dans une approche solidaire.
Il faut une intervention courageuse du gouvernement pour trouver une solution et mettre fin à cette crise pour ne pas affecter les élèves.
Concernant les critères que les écoles privées évoquent concernant les ménages non touchés par la crise notamment les fonctionnaires et les employés qui continuent à percevoir leur salaire, nous répondons : comment avez-vous mesuré l'impact de la crise sur les ménages ? D'autant plus, ce n'est pas le rôle des écoles privées de dire qui a été impacté ou pas sachant que plusieurs ménages ont pris en charge d'autres familles.
Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP)
La pandémie et le confinement sanitaire ont mis en évidence la capacité d'adaptation du système éducatif national. Cela est dû aux efforts consentis par le ministère, les AREF, les universités et le corps enseignant.
En plus des défis liés à son fonctionnement habituel, le confinement sanitaire a placé le système éducatif face à de nouveaux défis tels que l'enseignement à distance. Ce qui a mis en évidence le rôle primordial du système d'éducation public, d'une part, et les limites des choix néolibéraux mis en place lors de ces dernières années, d'autre part.
Indépendamment de la voix dissonante de certains directeurs d'écoles privés et des problèmes d'égalité des chances pour l'accès à Internet et aux ordinateurs, l'école publique marocaine était au rendez-vous, que ce soit en terme de prise de décision au bon moment ou en terme de mobilisation de toutes les capacités techniques pour réussir l'expérience de l'enseignement à distance ou en terme de programmation des examens et de préparation de la prochaine rentrée scolaire.
Il est également important de rappeler notre conception du système éducatif au sein de l'USFP en tant qu'outil principal de construction du citoyen. A ce titre, nous considérons que la gratuité de l'enseignement est un droit du peuple marocain et un engagement de l'Etat envers la société (cela contribue au contrat social). Nous insistons aussi sur la nécessité de garantir la justice numérique et linguistique pour toutes les catégories du peuple marocain.
Pour ce qui est de la situation particulière du bras de fer » entre parents d'élèves et écoles privées » , à notre connaissance le Ministre mène des pourparlers avec les deux parties pour arriver à un compromis. Il est tout à fait compréhensible qu'un service non rendu dans les normes et règles convenues ne puisse pas être pleinement rémunéré.
A notre avis, les patrons des écoles privées comme tous les marocains doivent consentir les efforts nécessaires pour limiter les dégâts de la pandémie sur leur personnel et leurs clients. Ils doivent également garder à l'esprit que l'enjeu dépasse le règlement des frais d'un trimestre. Ils doivent se diriger vers l'avenir et pour cela il faut qu'ils présentent des propositions claires pour gérer la prochaine rentrée scolaire puisque nous sommes obligés tous de cohabiter avec cette pandémie et d'adapter notre mode de vie en conséquence. Les questions du nombre d'enfants par classe, des moyens d'hygiène et de l'enseignement à distance ne sont malheureusement toujours pas traitées.
Nabila Mounib, Secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU)
Tout d'abord, nous sommes pour un enseignement émissif qui veut dire que la priorité est à la réforme de l'école publique. Ce n'est que de cette manière que l'on pourra réussir la massification et la qualité pour pouvoir nous en sortir quel que soit le projet de développement que nous allons adopter. Donc, la priorité doit être accordée à la qualification de l'école et de l'université publiques et l'encouragement de la recherche scientifique.
Concernant l'enseignement privé, nous ne sommes pas contre dans l'absolu. Mais nous estimons qu'il s'agit d'un 2ème choix auquel les parents peuvent avoir recours s'ils le veulent. Nonobstant, la responsabilité de L'Etat dans la situation actuelle rebond du taux marquée par d'alphabétisme qui avoisine 47% parmi les femmes, 27% pour les hommes et 2,5 millions d'enfants (entre 8 et 16 ans) qui n'ont aucune formation, ni qualification, ni avenir est irrévocable.
Aussi, face au manque de capacité et face au choix d'embaucher des enseignants sous contrats à durée déterminée au lieu de les embaucher dans la fonction publique pour qu'ils puissent profiter de la formation continue et améliorer la qualité de l'enseignement, on ne peut que constater que l'Etat a encouragé l'enseignement privé au dépend de l'enseignement public. Et qu'aujourd'hui certains investisseurs (de grandes personnalités) ont investi dans ce secteur juteux.
Aujourd'hui, nous sommes face à une pandémie et une situation que nous n'avons jamais connue. Plusieurs familles, dont leurs enfants sont inscrits dans le secteur privé, ont soit perdu leurs revenus, soit leur emplois voire même toute source d'argent. Il faudrait aujourd'hui que l'Etat, qui est responsable de la situation de l'enseignement public, soutienne les uns et les autres.
Face à ces tensions entre les parents et certaines écoles, resurgit la question centrale de la remise en forme de notre système éducatif public. Car si la classe moyenne s'est appauvrie c'est parce les frais de l'école lui coûte les yeux de la tête. Sans oublier l'absence d'un cadre réglementaire qui réglemente (frais, assurance...) ce secteur. Il est n'est plus possible que l'Etat se décharge des familles et les laisse livrées à elles-mêmes.
Le silence radio du gouvernement s'explique par le fait que les hautes sphères de l'Etat ont investi fortement dans le secteur privé. Malheureusement, l'Etat ne veut pas se prononcer parce qu'il défend un secteur qu'il a lui-même encouragé. Et donc, il ne va les obliger à rien. C'est pourquoi j'appelle les Marocains à remettre leurs enfants dans l'école publique.
Abdeljabbar Rachidi, Membre du comité exécutif du parti de l'Istiqlal
Le gouvernement doit intervenir pour résoudre le problème du paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre de l'année scolaire en cours qui est à l'origine du problème qui oppose les parents d'élèves aux écoles privées.
Le ministère de l'Education nationale est appelé à assumer ses responsabilités dans cette crise en lançant un débat sérieux avec les représentants des parents d'élèves ainsi que les représentants des écoles privées au niveau des académies régionales.
Cependant, compte tenu des répercussions de la pandémie du Covid-19 sur bon nombre de familles gravement touchées, ce qui a impacté leur pouvoir d'achat, il est impératif d'appliquer des réductions importantes des frais de scolarité du 3ème trimestre.
Nous saluons les écoles privées qui ont volontairement annoncé des réductions importantes selon les niveaux universitaires, représentant 50% dans un acte de citoyenneté et de solidarité dans ce contexte difficile.
Cependant, nous espérons que les autres établissements prendront les mêmes initiatives afin de sortir de cette crise. Cela dit, de toutes les manières, le secteur de l'enseignement privé a besoin d'une réorganisation pour mettre fin aux dysfonctionnements dont il souffre.
Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire (MP)
Certes le parti n'a pas encore pris de position officielle mais nous estimons qu'il faut traiter cette problématique par catégories aussi bien pour les parents que pour les écoles qui ne sont pas toutes logées dans la même enseigne. Pour les parents d'élèves qui n'ont pas subi de dommages sur le plan financier, nous estimons, même s'ils sont en droit de réclamer une petite réduction, ils doivent payer dans le cadre d'une solidarité envers certaines écoles en difficulté.
Concernant la catégorie qui a subi des réductions de salaires, nous pensons que les écoles privées doivent faire un geste et négocier la réduction des frais de scolarité d'autant plus que certaines charges n'ont pas été imputées aux écoles pour ne citer que le transport scolaire et autres. Quant à la 3ème catégorie à savoir les parents ayant perdu leurs revenus et toujours dans cet esprit de solidarité, les écoles doivent prévoir l'exonération totale des frais des 3 mois.
Je pense que c'est une négociation qui doit aboutir à une solution. A ma connaissance les négociations sont actuellement en cours entre les représentants des parents d'élèves et les représentants des écoles privées avec l'intermédiation des académies qui ont été appelées par le ministre de l'Education nationale de jouer le rôle de médiateur.
Cela dit, là où l'Etat doit être intransigeant c'est de ne pas permettre aux écoles de sanctionner les élèves pour une raison ou une autre. Même à défaut de paiement, il ne faut en aucun cas prendre en otage l'élève. Je pense que nous n'avons pas encore épuisé les négociations c'est pourquoi ça ne sert à rien que l'Etat prenne une position tranchée tout de suite contre l'une des parties. Néanmoins, il faut impérativement prioriser l'intérêt de l'enfant.


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