Après plusieurs semaines de tension sur les frais de scolarité du 3ème trimestre, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi entre en ligne. Le ministre s'apprête à rencontrer ce lundi 1er juin les représentants des parents d'élèves. Détails. De plus en plus, le torchon brûle entre les parents d'élèves et les écoles privées (pas toutes) au sujet des frais de scolarité du 3ème trimestre de l'année 2020. Ces dernières campent sur leur position et imposent le règlement de la totalité des frais ou appliquent des réductions dérisoires faisant abstraction de la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet notre économie. Les écoles privées font également fi du cadre juridique qui les désavantage face aux parents (lire détails). Face à l'absence des associations des parents (environ 80% des écoles privées ne disposent pas d'association), le secteur privé fait régner ses propres lois. Pis encore, une grande partie des écoles non seulement ont refusé d'appliquer des réductions mais elles ont carrément refusé de rencontrer les parents. Une aberration de la part de structures censées donner l'exemple en matière d'écoute, de communication et de citoyenneté. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette crise a dévoilé la phase cachée d'un business « juteux » qui n'a de pédagogique que le nom. Nous nous sommes pourtant demandés où en est le gouvernement dans toute cette histoire ? Pourquoi l'Etat ne s'est-il toujours pas manifesté pour trouver un consensus entre les deux parties mais surtout pour soutenir les parents dans cette guerre contre l'injustice ? Après plusieurs semaines de tension, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi entre en ligne. Certes la loi régissant ce secteur (loi 06-00) ne lui permet pas d'intervenir directement sur l'aspect financier, toutefois, en tant que ministre de tutelle il est appelé à intervenir pour éviter toute dégénération de cette crise entre parents et écoles privées. Le ministre s'est d'abord réuni ce vendredi 29 mai avec l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc pour discuter de plusieurs points autres que le problème des frais de scolarité qui oppose parents et écoles privées. « Nous avons informé la fédération des directives adressées aux directeurs régionaux des académies régionales de l'éducation et de la formation et aux directeurs régionaux afin de jouer un rôle de médiation pour trouver un terrain d'entente au sujet du paiement des frais de scolarité compte tenu de la suspension des cours présentiels », a affirmé le ministre sur sa page Facebook. En effet, le ministre s'est entretenu le jeudi 28 mai avec les directeurs des académies régionales pour les informer de la nécessité d'intervenir en tant que médiateur. Mais qu'en est-il des parents d'élèves ? Contacté par nos soins, Saaïd Amzazi nous a affirmé qu'il se réunira dès ce lundi 1er juin à 15 H avec les représentants des parents d'élèves pour tenter de trouver une solution. Une initiative louable de la part du ministre dans un contexte très tendu où chaque partie tire sa ficelle. L'invitation a été adressée le soir même de ce vendredi 29 mai à la Fédération nationale des Associations des Parents d'élèves du Maroc (FNAPEM). Cette fédération qui est montée au créneau après la réception de milliers de réclamations de la part des parents pour dénoncer d'abord le refus de la fédération des écoles privées de s'assoir à la table de négociation ensuite la pression qu'exercent certaines écoles sur les parents pour le règlement des frais de scolarité du 3ème trimestre. « Nous avons contacté les représentants des écoles privées pour ouvrir le débat afin de trouver une solution qui arrange les deux parties et sans léser aucune partie. Sauf qu'ils ont décliné notre proposition ce qui nous a poussé à frapper la porte du ministère de tutelle pour défendre la cause des parents qui ne sont pas obligés à payer la totalité des frais », nous affirmé Ali Naffach, vice-président de la FNAPEM, chargé de la communication et de la médiatisation. En fermant la porte du dialogue, les écoles ne font qu'amplifier cette crise et attiser l'indignation des parents. Et pourtant, bon nombre de parents ne demandent que des réductions logiques qui compensent d'une part les budgets investis pour assurer l'enseignement à distance (matériels informatiques, connexion internet, imprimante, papier…) et ce en pleine période de crise. Ces requêtes sont d'autant plus légitimes puisque le service dispensé ne correspond pas totalement à celui sur lequel se sont engagées les deux parties. Pourquoi ce secteur en particulier exige d'être épargné des conséquences de cette crise nationale et mondiale au moment où quasiment tous les secteurs de l'économie marocaine ont été considérablement touchés par la crise sanitaire et par l'instauration de L'Etat d'urgence sanitaire. Pourquoi les parents doivent supporter seuls les conséquences de cette crise sous prétexte que ce sont les salaires du corps professoral qui seront affectés ? Rappelons, une fois de plus, que la grande majorité des parents que nous avons interrogés ne réclament guerre l'annulation des frais mais de couper la poire en deux. Ce qui permettra de payer largement les salaires des professeurs mais aussi de tous les employés de l'école. Faut-il préciser que les pertes que ces établissements risquent d'engendrer ne sont que les bénéfices de 3 mois seulement. Un sacrifice pour un secteur qui ne sera nullement impacté par la crise étant donné que les Marocains consacrent une bonne partie de leur budget pour investir dans l'éducation de leurs enfants. Comme nous n'avons eu cesse de le dire, l'heure n'est pas aux bénéfices et aux gains mais à la survie et surtout à la solidarité. Faisons preuve au moins de bon sens.