L'Etat va finalement intervenir dans le litige opposant les parents d'élèves aux écoles privées. Indemnité forfaitaire pour les employés des écoles, réduction des frais de scolarité…, voici les détails de la réunion entre le ministre de l'Education nationale et les représentants des parents d'élèves. Depuis l'annonce en exclusivité par EcoActu.ma, de la réunion que le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi, a prévue de tenir ce lundi après-midi avec les représentants des parents d'élèves, ces derniers retiennent leur souffle. Ils espèrent que le ministre de tutelle puisse trouver une issue à cette crise qui oppose parentes d'élèves et écoles privées au sujet des frais de scolarité du 3ème trimestre. Une intervention ô combien nécessaire pour apaiser les esprits, éviter les dérapages et surtout trouver un terrain d'entente entre les deux parties. Certes certaines écoles ont fait preuve de citoyenneté, de solidarité et surtout de bon sens puisqu'elles ont renoncé à leur marge de bénéfices pour partager les conséquences de cette crise avec les parents. Mais c'est loin d'être le cas pour celles qui ne cherchent qu'à sortir indemnes de cette crise. Leur entêtement d'exiger le règlement de la totalité des frais mais surtout leur refus de recevoir les parents a poussé ces derniers à bout. Ce qui s'est traduit par plusieurs manifestations devant les écoles à l'échelle nationale. Les attentes de cette réunion sont énormes bien que sur le plan législatif, le ministre n'a aucun pouvoir à exercer sur les écoles privées considérées comme des investisseurs et donc sont sous la tutelle du ministère de l'Industrie. Enfin le bout du tunnel ? Après 2 heures de réunion avec les représentants des parents d'élèves qui ont exprimé l'indignation des parents face aux établissements scolaires, Saaïd Amzazi s'est engagé à intervenir dans cette crise entre les deux parties. Après avoir présenté le bilan de cette expérience d'enseignement à distance, de fixer le seuil de réussite à 10 points, les discussions ont porté sur le bras de fer qui oppose les parents et les écoles notamment celles relatives aux frais de scolarité du 3ème trimestre 2020. Contacté par nos soins, Noureddine Akkouri, Président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves du Maroc, nous a affirmé que les représentants des parents d'élèves ont insisté sur l'intérêt primaire des étudiants qui ne doivent pas faire l'objet d'un otage dans cette crise. Concernant le volet financier, talon d'Achille de cette histoire, le Président de la FNAPEM a précisé que l'accent a été mis sur la situation financière des ménages à cause de L'état d'urgence sanitaire. « Dans ce sillage, le ministre a affirmé que le gouvernement est actuellement penché sur la possibilité d'indemniser les employés des écoles privées (assistances maternelles, chauffeurs de bus, femmes de ménages et cuisiniers) dans le cadre du Fonds Covid », nous a précisé le président de la FNAPEM. Rappelons que le ministre avait décidé le 22 mai et après plusieurs semaines d'attente, de ne pas considérer le secteur en situation de difficulté en raison de la pandémie Covid-19. Ce qui avait mis fin à une polémique sur la subvention des écoles privées. Sauf que cette mesure a poussé les écoles privées à exiger des familles à payer la totalité des frais. Aujourd'hui, les discussions sont en cours avec le ministre de l'Economie et des Finances pour faire bénéficier cette frange par le Fonds. « Cette mesure permettra aux écoles de réduire leur charge et, par conséquent, réduire les frais de scolarité exigés aux parents », nous a précisé Noureddine Akkouri. Concernant le litige des réductions, ce dernier nous a affirmé que les discussions sont en cours entre la FNAPEM et les représentants des écoles privées afin de fixer, dans un communiqué conjoint qui sera publié dans les deux prochains jours, le taux qui sera appliqué par toutes les écoles. « Le ministère va intervenir auprès des autorités afin d'inclure les employés de l'enseignement privé impacté par la crise du Covid », a souligné le ministre Saaïd Amzazi. Une bonne nouvelle pour les familles dans un contexte particulier où toutes les couches sociales sont impactées, d'une façon ou d'une autre par la crise. Noureddine Akkouri a affirmé que la FNAPEM revendique une réduction de 50% non discutable. Autre point sur lequel se sont penchés les intervenants c'est la nécessité d'adopter les décrets d'application de la loi cadre encadrant l'enseignement privé notamment l'article 40 qui stipule les droits et les engagements de l'enseignement privé.