Alors que les parents d'élèves s'attendaient à une réaction positive de la part des responsables dans leur bras de fer avec les écoles privées concernant les frais de scolarité des trois mois de confinement, le ministre de l'éducation nationale Said Amzazi, a mis à plat tous leurs espoirs. Il a tout bonnement pris ses distances par rapport à la question. En effet, lors de la réunion de la commission de l'éducation de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le responsable du secteur de l'éducation au Maroc s'est dit "surpris" par le refus de plusieurs fonctionnaires et employés de régler les frais de scolarité relatifs à l'enseignement à distance de leurs enfants pendant les deux mois de confinement (mai et juin), avançant qu'il y en a qui n'ont pas été impactés par la crise sanitaire du Covid-19. En montrant clairement de quel côté penche la balance, le ministre a indiqué que "les écoles privées ont assuré un enseignement à distance à hauteur de 96%, chose qui n'est pas facile et nécessite un effort colossal, vu que l'enseignant doit communiquer avec chaque étudiant à part contrairement au cours en classe". Mais pas que ! Saïd Amzazi a également appuyé ses propos en se référant aux textes, notamment la loi 06.00, qui réglemente l'enseignement privé, en déclarant qu'elle ne permet absolument pas au ministère de l'éducation nationale d'intervenir dans ce différend d'ordre financier, la même loi, a-t-il dit, qui a montré ses limites et doit être modifiée. Le ministre de l'éducation nationale et porte-parole du gouvernement n'a pas manqué de rappeler que son département s'est positionné comme médiateur entre les parents d'élèves et les écoles privés dans leur différend, soulignant que la loi autorise son département à « un contrôle pédagogique concernant l'inspection et le suivi pédagogique qui l'accompagne »,et non pas « à intervenir dans la relation entre l'école privée et les familles, ou la relation entre les utilisateurs de ces institutions et l'exploitant, qui relève du code du travail". Tout en soulignant qu'il y a confusion dans la gestion des écoles privées entre, le ministère de l'éducation nationale qui s'occupe du volet pédagogique et le ministère du travail et de l'insertion professionnelle qui est responsable des employés, Said Amzazi a déclaré que la loi ne permet pas à son département d'exercer un forcing sur les écoles privées pour réduire les frais de scolarités de 50 ou 30% pendant la crise sanitaire du Coronavirus. Pour sauver la mise, le responsable gouvernemental a indiqué que le ministère a exhorté les écoles à prendre en considération les contraintes des familles touchées par les retombées de la crise liée à la pandémie, à travers notamment les facilités de paiement ou encore la baisse ou l'exonération de frais pour les familles ayant perdu leur emploi. Plusieurs écoles privées ont répondu favorablement aux recommandations du ministère de l'éducation national, a fait savoir Said Amzazi, qui a affirmé par ailleurs, "qu'il n'a pas le pouvoir de surveiller 5.828 établissements privés, avec leur 1.046.000 élèves". Pour leur défense, il a avancé que les écoles privées « fournissent un service public qui ne doit pas être détruit », notant que « 80% des écoles privées sont des petites ou moyennes institutions et peuvent carrément aller vers la faillite puisqu'elles survient grâce à ces frais ».