Dans un contexte de plus en plus contraignant, le déficit du Trésor continue sur son trend haussier. En cause des dépenses qui explosent par rapport à la hausse des recettes, des recettes non fiscales en nette dégradation de 49,1%. Comparativement au mois de janvier 2020, le déficit du Trésor s'est détérioré passant de 1,5 Md de DH à fin janvier 2020 à 9,5 Mds de DH à fin février 2020. En analysant les recettes et les dépenses du mois de février 2020 telles que publiées par la TGR dans le bulletin mensuel, il ressort une hausse des recettes ordinaires de 6,2% par rapport à fin février 2019 contre une hausse des dépenses ordinaires de 12,1% par rapport à la même période. Du côté des recettes, force est de constater que cette hausse s'explique par l'augmentation des impôts directs de 6,7%, des droits de douane de 22,1%, des impôts indirects de 14,2% et des droits d'enregistrement et de timbre de 4,8%. En ce qui concerne la hausse des recettes fiscales, elle est le fruit de la conjugaison des recettes douanières de 24,6% et de la fiscalité domestique de 8% à 22,4 Mds de DH contre 20,8 Mds de DH à fin février 2019. En matière de TVA, le bulletin de la TGR fait savoir que les recettes nettes générées par la TVA à l'intérieur à fin février 2020 se sont établies à 4.849 MDH contre 4.381 MDH à fin février 2019 en hausse de 10,7% et ce compte tenu des remboursements supportés par le budget général de l'ordre de 1.332 MDH à fin février 2020. A cette date, les arriérés de remboursement de TVA ont été de 41,2 Mds de DH. En revanche les recettes non fiscales ont accusé une baisse de 49,1%. Cette baisse résulte essentiellement de la baisse des fonds de concours (-92,9%), de la redevance gazoduc (-76,7%), des monopoles et participations (-61,8%). Source : TGR Les dépenses sur un trend haussier Pour ce qui est dépenses, celles émises au titre du budget général ont été de 64,7 Mds de DH à fin février 2020, en hausse de 9% par rapport à leur niveau à fin février 2019, en raison de l'augmentation de 14% des dépenses de fonctionnement et de 13% des charges de la dette budgétisée, conjuguée à la baisse de 3,6% des dépenses d'investissement. Autres rubriques à la hausse sont les dépenses de personnel que ce soient les salaires servis par la TGR à fin février 2020 (12%) ou ceux servis par la DPP (12,9%) et les émissions au titre de la compensation avec une augmentation de 400 MDH. Sur la base des recettes encaissées et des dépenses émises, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 9,5 Mds de DH à fin février 2020, contre un déficit budgétaire de 9,6 Mds de DH un an auparavant. Le besoin de financement se creuse Compte tenu d'un besoin de financement de 16,2 Mds de DH contre un besoin de financement de 12,8 Mds de DH à fin février 2019 et d'un flux net négatif de 1,1 Md DH du financement extérieur contre un flux net négatif de 1,5 Md de DH un an auparavant, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 17,3 Mds de DH contre 14,3 Mds de DH à fin février 2019. Source : TGR La hausse du financement intérieur résulte notamment du recours au marché des adjudications pour un montant net de 19,5 Mds de DH contre 5,8 Mds de DH un an auparavant ; de la diminution des dépôts du Trésor de 5,3 Mds de DH et de la baisse de la reconstitution des disponibilités du Trésor auprès de BAM pour 422 MDH contre 1.782 MDH à fin février 2019.