A deux mois de la fin de l'exercice, le déficit du Trésor continue à se creuser pour s'établir à 39 Mds de DH à fin octobre contre 33,4 Mds de DH un an auparavant. Les détails. Cette détérioration du déficit résulte d'une hausse des dépenses plus importante que celle des recettes ordinaires. A fin octobre 2019, le taux de couverture des dépenses par les recettes ordinaires a été de 103,7% contre 118,8% à fin octobre 2018. Il ressort des statistiques publiées par la TGR que durant la même période, 45,7% des recettes ont été consacrées aux dépenses de personnel, 27,7% aux dépenses de matériel, 13,5% aux intérêts de la dette, 6,2% aux émissions de la compensation et 3,3% aux remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. A noter que le montant des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux imputé au budget général a augmenté de 29,4%. Cette hausse résulte essentiellement de la hausse des remboursements de la TVA intérieure de 1.950 MDH et de la baisse de 330 MDH des restitutions de l'IS. En ce qui concerne les intérêts de la dette, ceux-ci ont augmenté de 10,3% à 27,5 Mds de DH. Il en résulte qu'une partie des dépenses émises au titre du budget de l'Etat a été financée principalement par le recourt à l'emprunt. Source : TGR En ce qui concerne le volet recettes, il ressort des statistiques publiées par la TGR que les recettes ordinaires brutes se sont établies à 202,9 Mds de DH contre 190,1 Mds de DH à fin octobre 2018, soit une hausse de 6,7%. Cette hausse ne tient pas compte du versement de 24 Mds de DH effectué à partir du « Compte spécial des dons des pays du Conseil de Coopération du Golfe » au profit du budget général. Elle s'explique par la hausse des impôts directs de 2,6%, des impôts indirects de 5,4% et des droits d'enregistrement et de timbre de 2,2%, conjuguée à la baisse des droits de douane de 1,2% et des recettes non fiscales de 41%. Les recettes non fiscales se sont établies à 25,1 Mds de DH contre 42,5 Mds de DH un an auparavant, en baisse de 41% ou -17,5 MMDH, en raison notamment de la diminution des versements des CST au profit du budget général (4,6 Mds de DH contre 29 Mds de DH) et de la redevance gazoduc (802 MDH contre 1.425 MDH), conjuguée à la hausse des recettes de monopole (8,9 Mds de DH contre 7,3 Mds de DH), des recettes en atténuation des dépenses de la dette (2.218 MDH contre 594 MDH) et de la rentrée de 4,4 Mds de DH au titre de la privatisation. Les recettes des monopoles et participations ont été de 8,9 Mds de DH à fin octobre 2019 contre 7,3 Mds de DH à fin octobre 2018, en hausse de 22,9% ou +1.663 MDH. Ces recettes ont été versées notamment par l'OCP (2,7 Mds de DH contre 2 Mds de DH), l'Agence de la conservation foncière (2 Mds de DH soit le même niveau un an auparavant), Maroc Télécom (1.531 MDH contre 1.452 MDH), Bank Al-Maghrib (782 MDH contre 488 MDH) et l'ONDA (400 MDH contre 220 MDH). Compte tenu d'un besoin de financement de 44,6 Mds de DH contre un besoin de financement de 37,5 Mds de DH à fin octobre 2018 et d'un flux net positif de 3,1 Mds de DH du financement extérieur contre un flux net négatif de 3,8 Mds de DH un an auparavant, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 41,5 Mds de DH contre 41,4 Mds de DH à fin octobre 2018. A noter que les disponibilités du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib se sont amenuisées pour s'établir à 116 MDH contre 1,2 Md de DH en début d'exercice.