Au cours des quatre derniers mois de l'année 2019, le marché intérieur a été à la rescousse du Trésor public pour combler son déficit. Compte tenu d'un besoin de financement de 38,1 Mds de DH, le Trésor a eu recours à fin septembre au financement intérieur pour un montant de 33,7 Mds de DH. Le déficit du Trésor tel qu'il ressort des statistiques mensuelles publiées par la Trésorerie Générale du Royaume ne s'allège pas d'un iota à fin septembre. Au courant de 2019, le déficit a emprunté un trend haussier faisant fi des éléments exceptionnels ou conjoncturels (remboursement des impôts, recettes de privatisation...). S'établissant à 32,3 Mds de DH à fin septembre 2019, le déficit du Trésor conduit ipso facto au recours à l'emprunt. Les recettes ordinaires ont atteint 185,39 Mds de DH à fin septembre 2019 contre 196,93 Mds de DH à la même période de l'année précédente. Cette baisse résulte essentiellement de celle des autres recettes soit une baisse de 70,3% à 9.692 MDH à fin septembre 2019 contre 32.687 MDH à fin septembre 2018. Celles-ci se composent de fonds de concours, des recettes en atténuation de dépenses, de la redevance gazoduc et des recettes diverses des différents ministères. Les recettes fiscales ont par contre augmenté de 3,5% à 162,41 Mds de DH à fin 2019 contre 156,9 Mds de DH à fin septembre 2018. Cette évolution des recettes fiscales résulte de la hausse des recettes douanières de 3% et de la fiscalité domestique de 3,4%. Les recettes non fiscales par contre se sont établies à 23 Mds de DH contre 40,1 Mds de DH un an auparavant, en baisse de 42,6% ou -17,1 Mds de DH, en raison notamment de la diminution des versements des CST au profit du budget général (3,7 Mds de DH contre 28,3 Mds de DH) et de la redevance gazoduc (744 MDH contre 1.308 MDH). Ces baisses sont conjuguées à la hausse des recettes de monopole (8,6 Mds de DH contre 7,1 Mds de DH), des recettes en atténuation des dépenses de la dette (1.980 MDH contre 526 MDH) et de la rentrée de 4,4 Mds de DH au titre de la privatisation de Itissalat Al Maghrib. L'analyse globale des recettes nettes du budget général de l'Etat à fin septembre montre que c'est toujours la même configuration : la TVA prédomine avec une part de 24,2%, suivi de l'IS (20,4%) et de l'IR (18%). En matière des dépenses, les chiffres révèlent un taux d'engagement global des dépenses de 66% et un taux d'émission sur engagements de 85% contre respectivement 68% et 85% un an auparavant. Les dépenses ordinaires ont augmenté de 8,6% en raison de l'augmentation de 6,3% des dépenses de biens et services résultant de la hausse de 4,4% des dépenses de personnel et de 9,6% des autres dépenses de biens et services, de l'accroissement de 12,1% des charges en intérêts de la dette, de 22,2 % des émissions de la compensation et de 24,9% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Le remboursement de la TVA à l'intérieur et à l'importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) est de 7.973 MDH contre 5.674 MDH à fin septembre 2018. Aussi, les dépenses d'investissement se sont-elles inscrites en hausse de 4,8% passant de 42,7 Mds de DH à fin septembre 2018 à 44,8 Mds à fin septembre 2019. L'évolution des recettes et des dépenses dégage un déficit budgétaire de 32,3 Mds de DH à fin septembre 2019. Compte tenu d'un besoin de financement de 38,1 Mds de DH, le Trésor a eu recours au financement intérieur pour un montant de 33,7 Mds de DH. S'élevant à 568,5 Mds de DH, l'encours de la dette intérieure est en hausse de 3,6% par rapport à son niveau à fin décembre 2018. Ceci s'explique par le recours du Trésor au marché des adjudications pour un montant net de 18,2 MMDH. Lire également : LE TRESOR PUBLIC : VICTIME DE FEU AMIS !