L'adoption du projet de loi sur le droit de grève par la Chambre des représentants a été marquée par un taux élevé d'absentéisme des députés. En parallèle, une grève générale menée par l'UMT a paralysé plusieurs secteurs économiques, illustrant la contestation sociale face à cette réforme législative. Lors de la session législative dédiée à l'examen et au vote en deuxième lecture du projet de loi sur le droit de grève à la Chambre des représentants, un absentéisme préoccupant a été observé. Sur les 395 députés composant la Chambre, seuls 104 étaient présents. Parmi ces 104 députés, 84 ont voté en faveur du texte, tandis que 20 se sont opposés, et aucune abstention n'a été enregistrée. En conséquence, 291 députés étaient absents, ce qui porte le taux d'absentéisme à 74 % pour ce scrutin. Le projet de loi organique 97.15, qui encadre les conditions et les modalités d'exercice du droit de grève, revêt une importance particulière. Il s'agit d'une réforme qui vise à établir des bases claires pour l'exercice de ce droit. Malgré la faible participation des députés, le texte a été adopté à la majorité lors de la session du mercredi 5 février 2025, après avoir été renvoyé par la Chambre des conseillers. La veille, la Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants avait déjà validé le texte, une étape clé dans le processus législatif, après son adoption en majorité par la Chambre des conseillers. Ainsi, après avoir franchi cette nouvelle étape, le projet de loi a poursuivi son chemin législatif, dans un contexte particulièrement tendu sur le plan social. Lire aussi : Loi sur la grève : le bras de fer se durcit entre gouvernement et syndicats L'adoption du texte survient en pleine crise sociale, avec une grève générale nationale observée le même jour, mercredi 5 février 2025, par plusieurs centrales syndicales. L'Union marocaine du travail (UMT) est particulièrement en première ligne de l'opposition au projet de loi, qu'elle rejette fermement. Cette centrale a d'ailleurs organisé une grève nationale de deux jours, le mercredi et le jeudi, visant à faire entendre ses revendications. Selon les premières estimations, le taux de participation a atteint 84,9 % dès le premier jour de la grève. Ce mouvement de protestation a eu des répercussions notables dans de nombreux secteurs du pays, allant des services publics à l'éducation, en passant par la santé et l'économie. D'après les premiers chiffres communiqués par l'UMT, la grève a eu des conséquences sur l'activité économique et sociale du pays. Plusieurs secteurs ont été paralysés, y compris l'agriculture, le commerce et l'enseignement. Les universités, écoles et centres de formation ont suspendu leurs activités, tandis que de nombreux établissements hospitaliers et cliniques ont vu leur fonctionnement perturbé. Les effets ont également été visibles dans des secteurs clés comme les services portuaires, l'industrie automobile, l'énergie et les transports. Cependant, le réseau de transports publics, incluant les taxis, tramways et trains, a poursuivi ses activités, ce qui a conduit certains à relativiser l'ampleur du mouvement. L'UMT a précisé dans un communiqué que cette grève ne doit pas être considérée comme un simple geste symbolique, mais comme un appel fort au gouvernement sur la situation difficile des travailleurs. L'organisation syndicale insiste sur la nécessité d'un dialogue social constructif, afin de répondre aux attentes des travailleurs et d'éviter une aggravation des tensions sociales dans le pays.