Abdelali Berrada Sounni a toujours volé de ses propres ailes. N'ayant jamais été salarié, il démarre dans la chaussure et la maroquinerie, se lance dans la literie et la mousse polyuréthane puis entre de plain-pied dans le monde de l'immobilier où il est incontestablement le pionnier des complexes résidentiels. Le patron du groupe Palmeraie Développement est sans doute le pionnier des complexes résidentiels. En effet, son idée, « Les Jardins de la Palmeraie», réalisée en 1988, a été une première. Niché au fin fond de la palmeraie de Marrakech, ce complexe de villas a connu un franc succès. « Alors que la ville ocre n'était pas encore une destination à la mode, une équipe du groupe s'est déplacée à Paris et y a mené une grande campagne de communication. Affichage, annonces publicitaires dans la presse, actions de relations publiques… tous les moyens ont été mis à contribution pour faire découvrir le produit. Cette campagne vendait le Maroc et le soleil en pleine saison d'hiver à Paris», raconte une source proche du groupe. Les retombées ne sont pas décevantes. «Les Jardins de la Palmeraie» qui ont fait un tabac notamment auprès d'une clientèle étrangère vont pousser Abdelali Berrada à construire deux projets similaires dans la palmeraie de Marrakech («Les Jardins» II et III). Plus tard, le groupe décide de tenter une expérience dans la région de Casablanca, une ville où il compte déjà plusieurs projets dans différents segments, cette fois-ci avec «Les Jardins de l'Océan». Situé précisément à Dar Bouazza, ce projet comprend des villas, un centre commercial et un lac artificiel. L'homme d'affaires devient alors le précurseur de ce mode de logement, faisant ainsi découvrir la rentabilité de ce nouveau crenau aux autres promoteurs immobiliers. À partir de 2002, plusieurs d'entre eux se lancent alors dans des projets à Casablanca et Marrakech, bien sûr, mais aussi à Tanger, Bouznika, Benslimane, El Jadida, Tétouan, Mdiq... Avant-gardiste, aujourd'hui encore Abdelali Berrada continue d'anticiper le développement et les désirs de la clientèle, élaborant des offres toujours plus surprenantes et des plans d'investissement aux montants gigantesques. «Dans le secteur résidentiel, immobilier et touristique, nous avons réussi des formules de placement très intéressantes pour les acquéreurs avec des engagements de rentabilité grâce à l'introduction de sociétés de gestion locative», ajoute une source interne. Présent aussi dans l'hôtellerie, entre autres à travers le Palmeraie Golf Palace, il compte à son actif le premier golf privé du Maroc, un 18 trous qui soufflera bientôt ses 20 bougies, et sera porté à 27 trous. Visionnaire, il a été pionnier dans plusieurs créneaux. Les sportifs le définissent comme quelqu'un qui a cru dans le sport national. Il est d'ailleurs le premier homme d'affaires à avoir sponsorisé un club de football, le Kawkab de Marrakech en l'occurrence. Assistés par ses fils Sâad et Hicham, tous les deux vice-présidents du groupe, il continue à piloter le comité de direction mais tout en leur déléguant le développement et le côté opérationnel. Diplômés d'écoles américaines, ils ont tous les deux décrochés des MBA et font preuve d'une passion effrénée à faire prospérer le groupe. Des atouts rassurants pour un papa qui prépare sa relève tout en gardant un pied dans l'entreprenariat. Un monde qu'il a intégré en 1962, une fois son diplôme de comptabilité et de Finances en poche, et dont il connaît tous les rouages pour y avoir exercé plusieurs activités. D'importateur et vendeur de matières premières pour chaussures et maroquinerie, entreprise qu'il a développée et transférée à Casablanca en tant que grossiste, il se diversifie peu de temps après et crée la société Mousse Maroc, Dolidol Maroc, Layalits… ◆