Le grand débat enclenché sur les réseaux sociaux renferme de multiples aberrations versant souvent dans le délires. Les montants spéculés ont été surdimensionnés. Le montant global évalué par le wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, est de 400 milliards de DH. Ls estimations exagérées viennent de fait de mélanger entre les avoirs en liquide déclarés et ce que les caisses de l'Etat vont percevoir. L'opération de régularisation des avoirs en liquide, dont délais d'amnistie a été clôturé le décembre s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de formalisation de l'économie nationale. Dans un article explicatif remettant les pendules à l'heure, Média24 relève que « les réseaux s'emballent, et certains confrères aussi : on parle de 20 MMDH qui vont atterrir dans les caisses de l'Etat. Ceci est évidemment impossible, car cela correspondrait à la régularisation de 400 MMDH, presque la totalité du cash en circulation ». Lire aussi | L'amnistie fiscale sur les avoirs liquides : la dernière chance pour éviter des sanctions sévères Le média électronique explique que pour chaque 20 MMDH régularisés, l'Etat ne percevrait qu'un vingtième de ce montant, soit 1 MMDH. Ainsi, les chiffres de 20 à 40 MMDH évoqués comme recettes fiscales apparaissent largement exagérés. Il dément par ailleurs l'image caricaturale de « files d'attente de personnes transportant des « valises de cash » pour les régulariser ». Et de préciser que la régularisation est une opération plutôt organisée selon des normes de sécurité suivant un circuit formel. De plus, les montants concernés sont dans plusieurs cas déjà bancarisés. Les montants exagérés résultent de l'amalgame entre le cash disponible et d'autres formes de patrimoine non déclaré. Le360 a déclaré un montant de 100 milliards de DH des avoirs déclarés dans le cadre de l'amnistie fiscale au titre de la loi de finances 2024, perçu par les différents établissements financiers du royaume et ce, en l'espace de 24 heures. « Un montant qui correspondait aux décomptes établis au terme de la journée du mardi 31 décembre 2024, précisément à 16h30 a doublé pour avoisiner désormais les 100 milliards de dirhams, toutes catégories confondues », a rapporté notre confrère, relayant des sources concordantes. Lire aussi | Prolongation de l'amnistie fiscale pour les entreprises inactives au Maroc Et d'expliquer qu' « En retenant la contribution libératoire de 5% prélevée sur ces montants, l'opération devrait drainer environ 5 milliards de dirhams de recettes fiscales, qui apparaîtront par conséquent dans le budget général de l'Etat au titre de l'année 2025 (les banques sont tenues de verser ces prélèvements au Trésor dans le mois qui suit le dépôt de la déclaration) ». D'après le journal électronique, ce montant définitif perçu dans un temps record, déclaré au titre de l'amnistie fiscale 2024, 20 fois supérieur à 2020, illustre un regain de confiance entre contribuables et administration. Ce succès dépasse l'objectif de 60 milliards fixé par la DGI, avec 60 milliards en cash injectés dans les banques et 40 milliards d'actifs divers. Pour sa part, H24, qui a prévu que le Trésor public marocain a perçu plus de 20 milliards de dirhams, a indiqué que les principales régularisations fiscales ont eu lieu à Casablanca, Tanger, Agadir et Marrakech, impliquant hommes d'affaires et influenceurs. Les déclarations couvrent revenus, biens et actifs non déclarés avant 2024. La contribution libératoire, ouverte jusqu'au 31 décembre, pourrait rapporter plus de 20 milliards de dirhams au Trésor marocain. Le site d'information s'attarde sur les catégories concernées. Lire aussi | Biens détenus à l'étranger: Repentir fiscal et amende honorable « Cette régularisation concerne les personnes physiques pour leurs profits et revenus imposables au Maroc, qui n'avaient pas été déclarés avant le 1er janvier 2024. Elle inclut les avoirs liquides déposés dans des comptes bancaires ou détenus sous forme de billets de banque en monnaie fiduciaire, ainsi que les acquisitions de biens meubles ou immeubles non destinés à un usage professionnel. La régularisation touche aussi les souscriptions d'avances en comptes courants d'associés ou en comptes d'exploitant, ainsi que les prêts accordés à des tiers », exolique-t-il.