Les services de sécurité ont démantelé plusieurs jihadistes qui mobilisaient des jeunes pour aller combattre en Syrie. Parce que politiquement, l'ensemble des forces vives sont contre Assad, cette information n'a pas eu, en son temps, le retentissement escompté. La semaine dernière, onze jeunes Marocains ont trouvé la mort dans une bataille en Syrie. Ils provenaient tous du Haouz et étaient « des lauréats » des écoles coraniques du fameux Maghraoui. Celui qui veut légaliser le mariage des petites filles à 9 ans. Ces écoles mises en cause après le 16 mai, avaient été fermées, puis réouvertes et leur zaïm autorisé à rentrer d'exil. Taoufik les a fermées à nouveau, mais le PJD et Ramid contestent la légalité de la mesure. Les services de sécurité accusent ces écoles d'embrigader les jeunes en faveur du jihadisme, comprenez le terrorisme international. La tragédie de la semaine dernière prouve qu'il ne s'agissait pas d'un complot, mais d'une triste réalité. Combien y a-t-il de combattants marocains en Syrie ? La propagande d'Assad parle d'une dizaine de milliers de maghrébins. Elle n'a aucune crédibilité mais ils sont nombreux. Selon des sécuritaires marocains, il y en a des centaines qui sont partis du Maroc, mais aussi de différents pays européens. Les banlieues occidentales sont elles aussi touchées par le phénomène. Comme on l'a vécu avec l'Afghanistan et la Bosnie, ces brigades internationales sont des écoles de formation des cadres jihadistes de demain. C'est ce qui inquiète le plus les sécuritaires. La loi ne permet pas de poursuivre un marocain qui a choisi de combattre ailleurs pour ses convictions. Tout ce que l'on peut faire, c'est multiplier la surveillance des survivants qui auront choisi de revenir. Par contre, il faut tarir les sources. Certains réseaux construits autour de mosquées sont sous surveillance policière. Mais les filières sont multiples. Ce n'est pas une responsabilité uniquement sécuritaire. L'idéologie de la haine a profité de l'élargissement des chioukhs de la Salafya pour proliférer à nouveau. Les prédicateurs ne se cachent plus, parce qu'ils estiment qu'ils sont un courant reconnu. L'idéologie de la martyrologie qui fait de jeunes exaltés des zombies préférant la mort à la vie, doit être combatte par les démocrates, mais aussi par les religieux. Quand Karadaoui a décrété le jihad en Syrie, devoir religieux pour tout musulman, il n'y a pas eu un seul Alem pour lui répondre. Dans le contexte régional actuel, ces lâchetés sont une menace pour l'avenir.