La recommandation formulée par le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) relative à l'égalité entre l'homme et la femme en matière d'héritage a suscité le courroux de milieux conservateurs et religieux qui cirent presque au blasphème. Le Parti de la justice et du développement (PJD) qui dirige le gouvernement, a estimé que l'appel du CNDH, contenu dans son sixième rapport thématique sur « Etat de l'égalité et de la parité au Maroc : préserver et rendre effectifs les finalités et objectifs constitutionnels » ‘'est un acte irresponsable et une violation flagrante des dispositions de la Constitution''. Le PJD va plus loin et souligne, dans un communiqué rendu public à ce sujet, que le CNDH outrepasse ainsi l'institution du Commandeur des croyants'' qui avait déjà affirmé dans l'un de ses discours, qu'il n'a pas la latitude de ‘'permettre ce qui est interdit ou d'interdire ce qui est permis'' par Dieu. Pour sa part, cheikh Mohamed Fizazi, qualifiant l'initiative du CNDH d' ‘'d'abus contre le Coran et l'Islam dans son ensemble'', appelle ‘'ceux qui débattent de ces questions à se consacrer aux sujets relevant de leurs compétences''. Fizazi qui pense que ce genre d'exercice relève du ‘'jeu sur les cordes de la sédition'' et qu'il ne faut pas ‘'badiner'' avec les convictions profondes des musulmans, demande au gouvernement de poursuivre en justice, les membres du CNDH. Même son de cloche chez Abdelbari Zemzami, député du parti ‘'Al fadila'' et président de l'association marocaine des études et recherches en jurisprudence (Fikh Annaouazile), qui, dans une déclaration à barlamane.com, estime que le CNDH défie la religion musulmane et la Chariâa tolérante, comme il défie ‘'un état musulman avec à sa tête un commandeur des croyants (Amir Al Mouminine) et viole ainsi un des versets du Saint Coran''. Cheikh Zemzami, enjoint ainsi le Conseil supérieur des Oulémas à jouer son rôle de défense du Coran et de la Chariâa tolérante, et l'exhorte à réagir à la recommandation du CNDH, afin d'y mettre un terme. Le rapport thématique du CNDH qui émet la recommandation d'établir l'égalité entre la femme et l'homme en matière d'héritage, dresse en réalité, un bilan analytique, 10 ans après la réforme du code de la famille, 4 ans après la constitution de 2011 et 20 ans après l'adoption de la plateforme de Beijing, rappelle-t-on.