Après la « bienvenue » au Maroc au sein de l'Union africaine, exprimée, jeudi dernier à Doha, par le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, mais à condition que le royaume « soit traité sur le même pied d'égalité » que la pseudo « république sahraouie », une source du département de ce ministre a visé encore plus haut en affirmant que la demande marocaine doit « faire l'objet d'un examen politique » avant de statuer sur sa recevabilité ou non. « Le Maroc serait le bienvenu en tant que cinquante-cinquième membre de l'Union Africaine, sur un pied d'égalité avec les cinquante-quatre Etats membres actuels en droits et en devoirs », avait déclaré Lamamra au cours d'une conférence de presse au siège de l'ambassade d'Algérie à Doha, en précisant que l'Algérie « était naturellement attachée aux textes régissant l'Organisation continentale. » Trois jours plus tard, une « source » du ministère de Lamamra qui s'est confiée au site TSA, a déclaré ce lundi que la demande d'adhésion du Maroc à cette organisation continentale fera l'objet d'un « examen politique » avant de statuer sur sa recevabilité ou non. Cette « source » réagissait ainsi aux déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Ce dernier a affirmé, dans une déclaration à RFI, que le retour du Maroc à l'UA est « une simple formalité, à majorité simple et donc, on est largement au-delà de la majorité simple ». Et de préciser que « l'écrasante majorité des pays africains voit d'un bon œil le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle ». Cette déclaration a, quelque peu, dérangé la diplomatie algérienne qui s'arroge le droit de parler au nom de l'organisation continentale et de se substitue à celle-ci pour décider du sort de la demande marocaine. » Il va falloir que le Maroc clarifie sa position à l'égard des principes et valeurs de l'Union africaine notamment sur la question du respect des frontières héritées du colonialisme, lui qui occupe illégalement le territoire d'un Etat membre fondateur de l'UA », a souligné cette source mystérieuse selon laquelle, le Maroc est en train d'adopter « une approche tactique grossière qui consiste à intégrer l'UA dans un premier temps, pour ensuite demander la suspension de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) ». En fait, cette « source » qui ne veut pas s'identifier a tout deviné, sauf qu'en affirmant que » de peur de se faire éconduire sèchement s'ils demandaient concomitamment le retrait ou le gel de la participation de la RASD, ils (les Marocains) préfèrent reporter cela pour une deuxième phase lorsqu'ils auront été admis comme membre », elle se perd un peu en conjectures. Et puis, parler au nom de tout un continent, cela relève d'une attitude aussi grossière que la prétendue approche tactique marocaine. Pourtant, le Maroc et son chef d'Etat, ont été on ne plus clairs sur cette question, en levant toute équivoque sur cette demande qui en aucun cas ne parle de conditions. Mais les gouvernants algériens qui aiment pécher dans les eaux troubles, s'évertuent toujours à chercher la petite bête au Maroc. Ils devraient ainsi méditer les propos du ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération Nasser Bourita qui avait exposé, dans un entretien accordé récemment au quotidien Le Monde, les motivations de la demande du Maroc pour un retour au sein de l'Union Africaine. « La politique africaine du Maroc est arrivée à maturation. On ne pouvait pas le faire en 2000, car un certain nombre de conditions n'étaient pas réunies. La diplomatie , c'est comme l'agriculture: il faut cueillir le fruit au bon moment, ni avant ni après », avait déclaré Bourita, rappelant que 34 pays africains ne reconnaissent pas l'entité proclamée par les séparatistes du Polisario avec le soutien d'Alger. N'en déplaise à Lamamra et à la « source » de TSA, et comme l'a souligné le ministre délégué dans son entretien au quotidien le Monde, « il est normal que le Maroc puisse défendre lui-même ses positions depuis l'intérieur de l'organisation. Ça ne pouvait pas se faire avant. Tout cela se construisait depuis un certain temps. Ce n'est ni tactique, ni conjoncturel, mais l'aboutissement d'un processus », et non d' »une approche tactique grossière ».