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Soutien colossal à l'importation des ovins : l'implication de parlementaires, brasseurs d'affaires, confère à ce dossier les traits d'un scandale d'Etat
Publié dans Barlamane le 28 - 03 - 2025

Seulement au Maroc, selon l'expression consacrée. Sous couvert d'un dispositif de régulation censé préserver le pouvoir d'achat des citoyens, des parlementaires de la majorité, grands brasseurs d'affaires, sont impliqués dans un scandale d'appropriation de fonds publics à des fins privées. À la croisée du politique et de l'économique, le conflit d'intérêts s'est imposé en règle, permettant à une élite proche des cercles du pouvoir d'accaparer les milliards de subventions et de verrouiller l'accès au marché. Tandis que les députés, censés défendre l'intérêt général, tissent ou profitent des alliances avec les magnats de l'importation, les consommateurs se retrouvent otages d'un système où les prix ne répondent plus aux mécanismes légitimes, mais aux calculs stratégiques d'un oligopole protégé. Cette très grave affaire, qui dépasse la simple spéculation, évoque un détournement organisé de l'argent des contribuables au profit d'un réseau d'initiés opérant dans l'ombre des institutions.
Derrière l'argument d'une intervention publique destinée à stabiliser le marché des viandes rouges, c'est un ballet feutré entre décideurs politiques et puissants opérateurs du secteur qui s'est dessiné, révélant une porosité troublante entre la sphère législative et les intérêts privés. Les mécanismes de soutien déployés par l'Etat ont plus servi à conforter la position dominante d'un oligopole formé par quelques parlementaires qu'à rétablir un équilibre en faveur des consommateurs. Tandis que les importateurs les mieux introduits—souvent liés aux cercles de la majorité d'Aziz Akhannouch—captent l'essentiel des aides et des exonérations, le marché demeure soumis à des pratiques spéculatives où le prix final ne répond plus à la seule loi de l'offre et de la demande, mais à des arbitrages opaques. Ce jeu d'influence, où les considérations économiques s'effacent derrière des arrangements politiques, consacre l'avènement d'un secteur où l'accès aux subventions se négocie dans les antichambres du pouvoir, bien plus qu'il ne s'obtient sur le terrain de la libre concurrence.
Selon les informations de Barlamane.com, l'aide accordée à l'importation des ovins s'est muée en une perspective d'enrichissement pour un cercle restreint d'importateurs et de décideurs. À l'image d'une mise en scène où les acteurs de l'ombre manœuvrent loin du regard du public, le dispositif de soutien, qui a mobilisé plus de 1,5 milliard de dirhams (MMDH), s'est avéré être l'apanage d'une poignée d'intermédiaires influents et de quelques députés véreux.
Au titre de l'année 2024, l'Etat a consacré 240 millions de dirhams (MDH) pour subventionner l'importation de 480 000 ovins, à raison de 500 dirhams par tête. Pourtant, cette enveloppe a bénéficié essentiellement à 18 opérateurs ayant accaparé la majeure partie des quotas et réalisé des marges oscillant entre 20 et 25 dirhams par kilogramme, alors que le seuil initialement attendu ne devait pas excéder 10 dirhams.
Le député Rachid Hammouni (PPS), a levé un pan du voile sur cette mécanique, révélant que chacun de ces importateurs aurait engrangé une somme dépassant 730 millions de dirhams, ce qui alimente une concentration du marché à l'avantage d'intérêts privés, souvent liés aux partis de la coalition gouvernementale.
Un dispositif vidé de sa substance
Dans l'objectif affiché d'assurer un approvisionnement suffisant, le gouvernement avait instauré un second palier de soutien, accordant 500 dirhams supplémentaires par tête directement aux producteurs étrangers, portant le coût total du dispositif à 480 millions de dirhams. Pourtant, cette mesure n'a eu aucun effet notable sur les prix, les ovins ayant été retenus dans des exploitations avant d'être revendus à des tarifs prohibitifs une fois la période de forte demande passée.
Dans le cadre du programme de soutien à la production des viandes rouges, un contrat a été signé en mai 2023 entre l'Etat et la Fédération interprofessionnelle des viandes rouges (FIVIAR), lors de la 15e édition du Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM). Doté d'une enveloppe globale de 14,45 MMDH, dont 6,7 MMDH à la charge des professionnels et 7,75 MMDH apportés par l'Etat, cet accord n'a pourtant produit aucun effet perceptible sur les prix de détail, qui continuent de se situer à des niveaux inaccessibles pour une large frange de la population.
Des exonérations fiscales massives sans contrepartie tangible
Pour faire face à la hausse continue des prix des viandes rouges, l'exécutif a successivement levé les droits d'importation sur plusieurs catégories de bétail. Initialement limitée à 100 000 bovins, cette exonération a été étendue à 120 000 têtes, tout en incluant désormais 100 000 ovins supplémentaires. En parallèle, le gouvernement a suspendu les droits de douane sur 20 000 tonnes de viandes bovines, ovines, caprines et camélines jusqu'au 31 décembre 2024.
Malgré ces allègements fiscaux, dont le coût global s'élève à 13 MMDH, les prix sont restés structurellement élevés : 130 à 140 dirhams le kilogramme pour les ovins, contre 105 dirhams en 2022, et 118 dirhams pour la viande bovine, contre 104 dirhams précédemment.
Le ministre de l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour, a reconnu en février l'existence d'un groupe de 18 importateurs exerçant un contrôle prépondérant sur le marché et imposant des hausses de prix arbitraires. En dépit de l'ouverture des importations et de la suppression des taxes, les volumes importés n'ont pas été intégralement consommés, interrogeant sur la pertinence d'une politique qui, loin d'atteindre ses objectifs déclarés, semble avoir consolidé les rentes et les monopoles.
Derrière les impératifs de régulation et d'approvisionnement, c'est bien des ententes tacites entre acteurs politiques et grands importateurs qui transparaît, faisant de ce dispositif un modèle de détournement des fonds publics au profit d'une minorité proche du gouvernement actuel. En attendant une enquête très élargie sur ce scandale retentissant.


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