L'Association marocaine des médias et des éditeurs (ANME) a fustigé la démarche provocatrice du président tunisien Kaïs Saïed suite à l'accueil réservé au chef des séparatistes à Tunis, dans le cadre de la 8ème conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l'Afrique (TICAD 8). Cette annonce survient alors que l'opposition tunisienne a dénoncé la diplomatie de l'alignement adoptée par le pays en réaction à l'accueil par le président tunisien Kais Saied du chef des séparatistes du polisario, souligne le magazine "Le courrier de l'Atlas". Dans un article publié lundi sur son site internet, la publication relève que l'opposition met en garde contre les répercussions d'un «conflit ouvert» avec Rabat. L'auteur de l'article cite, à cet égard, le militant politique Chokri Jlassi (Courant démocrate, centre-gauche) qui a souligné que toute position diplomatique déviante de l'actuelle autorité "n'engage en rien la Tunisie", rappelant que «la position historique et invariable de la Tunisie sous le règne de tous les régimes avant et post révolution ne reconnaît pas l'entité du Front polisario séparatiste. "Les peuples de la région rêvent d'unir le Maghreb arabe et non pas de le diviser davantage. Toute position diplomatique déviante de l'actuelle autorité n'engage en rien la Tunisie", a ajouté le militant, cité dans l'article. Pour sa part, l'universitaire Wahbi Jomaa s'interroge sur ces fameuses nouvelles approches de la diplomatie tunisienne qui interviennent à quelques jours seulement du discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI à l'occasion du 69è anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, dans lequel le Souverain a souligné que le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international et l'aune qui mesure la sincérité des amitiés et l'efficacité des partenariats que le Royaume établit. De son côté, l'économiste Moez Joudi a relevé que la présence du chef de l'Etat tunisien à l'aéroport pour accueillir le chef du polisario est en totale contradiction avec les positions officielles de la Tunisie et de l'ONU. Pour l'éditorialiste Mohamed Bakkali, la volonté de rupture du président Saïed entraîne la Tunisie dans une très nuisible politique des axes et de l'alignement avec le voisin algérien, conclut la publication.