Alors que le Japon a démenti la version du président tunisien concernant l'invitation du Polisario à la TICAD, le mouvement séparatiste vole au secours de Kaïs Saïed en impliquant l'Union africaine. Au lendemain de la réponse du Maroc aux justifications de la Tunisie après l'accueil réservé par le président tunisien au Front Polisario et sa participation à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD), le mouvement séparatiste prend la défense du pays hôte. Le Polisario a ainsi assuré avoir «reçu une invitation du président de l'Union africaine Commission, M. Moussa Faki, adressé à M. Ibrahim Ghali» pour «assister personnellement au sommet en Tunisie», poursuit le mouvement dans le communiqué relayé par son agence de presse, en réaction à celui de la diplomatie marocaine. Le mouvement séparatiste y estime que «la déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères a délibérément renversé les vérités, falsifié les faits et a été bâti sur des erreurs, ajoutant que le ministère marocain «s'en est pris» au pays hôte. «La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique constitue un partenariat institutionnel conclu entre l'Union Africaine et l'Etat du Japon, et c'est ce que dit la déclaration précitée a tenté de cacher. Ce partenariat n'est pas comme les autres, conclus avec des pays à titre individuel, comme c'est le cas de la Chine, de la France, des Etats-Unis d'Amérique, de la Russie et d'autres, car ils ne sont pas liés par un contrat institutionnel avec l'Union africaine», justifie-t-il. Le Front avance même que «l'invitation signée par le chef du pays hôte et le partenaire japonais ne sont pas juridiquement contraignante et ne remplace pas l'invitation de l'organisation à ses membres». Le Polisario ventriloque de l'Union africaine ? Pour le Polisario, «la Tunisie et son Président, M. Kaïs Saïed ont respecté les obligations résultant de leur acceptation d'abriter le sommet multilatéral de la TICAD». Pourtant l'Union africaine ne s'est pas exprimée officiellement sur le bras de fer entre Tunis et Rabat. La version du Polisario rejoint celle de la Tunisie, qui a affirmé dans un communiqué, samedi, que «c'est l'UA, en sa qualité de participant majeur à l'organisation du Symposium international de Tokyo [qui], a diffusé un mémorandum invitant tous les membres de l'Union africaine». Une version démentie par un document officiel de la Mission du Japon auprès de l'UA, adressé à la Commission de l'UA, le 19 août 2022, où Tokyo informe que «seuls les Etats ayant reçu une invitation cosignée par le Premier ministre nippon Kishida Fumio et le président tunisien Kaïs Saïed sont autorisés à prendre part aux travaux du 8e sommet de la TICAD» et qui donne du crédit au communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères publié le même jour. A rappeler que le Japon a dénoncé et exprimé son refus de la participation du Polisario à la TICAD 8 tenue samedi et dimanche à Tunis. «La présence de toute entité, que le Japon ne reconnaît pas comme un Etat souverain, aux réunions liées à la TICAD 8, y compris la réunion des hauts fonctionnaires et la réunion au Sommet, n'affecte pas la position du Japon concernant le statut de cette entité», a déclaré dimanche la délégation japonaise. Article modifié le 29/08/2022 à 16h31