«Durant ces cinq derniers mois, le taux de criminalité a régressé de 19%, par rapport aux quatre premiers mois de l'année». Cette déclaration qui pourrait choquer plus d'un est bien officielle et émane d'une source policière de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Ce pourcentage de 19% montrant une régression plutôt importante de la délinquance aurait toutefois du mal à trouver écho chez le citoyen lambda dont le sentiment d'insécurité n'a jamais été aussi fort. S'agirait-il d'une psychose alors? Les scènes d'agression nocturnes ou diurnes à l'arme blanche ou par le biais d'un objet tranchant sont fréquentes. Les malfrats, en mal d'argent, minés par l'oisiveté, tiennent le haut du pavé dans certains quartiers périphériques, notamment dans les grandes villes. Des scénarios de crimes portant atteinte aux personnes, aux biens et aux mœurs sont également monnaie courante. Paradoxalement à tout constat, une source au sein de la DGSN a confié à ALM qu'«une lutte indéterminée, durable et sans pitié est menée contre la criminalité depuis cinq mois déjà. Il ne s'agit donc point de campagne d'assainissement momentanée». En matière de chiffres, ce combat aurait commencé à donner ses fruits. «Nous sommes sur la bonne voie. Depuis le lancement de cette campagne le 8 avril dernier, et jusqu'au 10 septembre, les crimes ont régressé de 19 %», note la même source. En effet, si l'on se réfère aux chiffres communiqués par les services de la DGSN, pas moins de 108.236 personnes ont été mises en garde à vue dont 81.017 ont été arrêtées en flagrant délit. Pour ce qui est des 27. 219 autres arrestations, il était question de personnes faisant l'objet de notes de recherche à l'échelle internationale. Sans grande surprise, c'est Casablanca qui rafle la vedette et s'installe au sommet du podium. En effet, la capitale économique a connu l'arrestation d'environ 17.381 personnes dont 11.159 épinglées en flagrant délit et 6.222 recherchées à l'échelle nationale. Suivent la région de Rabat avec l'arrestation de 13.365 mis en cause dont 8.298 en flagrant délit et 5.066 recherchés et celle de Fès où 11.546 suspects ont été arrêtés dont 9.695 en flagrant délit et 1.851 recherchés. Marrakech, Agadir, Meknès et Oujda ont également connu un nombre important d'arrestations durant les cinq derniers mois. Expliquant leur démarche, une source de la DGSN nous confie que «les services ont d'abord effectué un plan d'action prenant en considération la cartographie et la tendance de la criminalité au Maroc. Ils ont ensuite décidé de renforcer la police exerçant dans chaque région du Maroc par un nombre allant de 200 à 300 nouveaux éléments qui appartiennent, en principe, à la Brigade de recherches et d'interventions relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et à la Brigade centrale relevant de la sécurité publique». Le tout, avant de passer à l'acte. Se voulant rassurante, la DGSN nous confie que «la lutte contre la criminalité ne se terminera jamais et le combat va bon train». Il faut savoir toutefois qu'en atteignant des dimensions intolérables, cette criminalité fait que le Marocain d'aujourd'hui aura la peur au ventre tant qu'un combat farouche n'est pas mené contre les vraies causes de cette insécurité qui règne en maîtresse.