Dans une tentative pour dépasser le blocage actuel et préserver l'unité du parti, l'Istiqlal a créé une commission qui aura la délicate tâche de rétablir le consensus. Une source au sein de l'Istiqlal affirme que les membres de la commission se sont déjà rencontrés avec les deux candidats en lice pour le poste de secrétaire général du parti, en l'occurrence Abdelouahed El Fassi, fils du fondateur Allal El Fassi et membre du bureau exécutif, ainsi que Hamid Chabat, membre du même bureau et secrétaire général de l'UGTM, relais syndical de l'Istiqlal. La commission créée compte cinq responsables. «Nous avons voulu mettre en place une commission qui représente les différentes institutions du parti», affirme un membre du conseil national du parti de la balance. La commission compte ainsi dans ses rangs Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la première Chambre, Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire du parti à la deuxième Chambre et président du congrès, Taoufik Hejira, président du comité préparatoire du congrès, Karim Ghellab, membre du bureau exécutif, ainsi que le ministre de l'artisanat Abdessamad Qaiouh qui représente les ministres istiqlaliens. Le choix de ce dernier est expliqué par le fait qu'il est le seul ministre élu parmi les six ministres du parti siégeant actuellement dans le gouvernement. Aujourd'hui, les Istiqlaliens placent tous leurs espoirs sur cette commission chargée d'aplanir les obstacles actuels qui se dressent devant l'élection du secrétaire général et les membres du bureau exécutif. En effet, le congrès du parti est resté ouvert en raison des divergences internes sur l'identité du responsable qui est le plus à même de conduire le parti de la balance durant les quatre prochaines années. C'est la première fois d'ailleurs que l'un des grands partis du pays se trouve devant une telle impasse, d'où l'intérêt de la commission créée. Mais la mission s'annonce difficile parce que les deux parties campent toujours sur leurs positions. «On est pour la démocratie au sein du parti, mais attention à sa mauvaise utilisation qui risque de produire des dégâts considérables pour l'Istiqlal durant les quatre prochaines années», commente une source au parti. Et de poursuivre : «La tension est telle qu'aujourd'hui entre les deux principaux courants l'un comme l'autre pourra avoir du mal à accepter la victoire de l'autre. La situation est délicate pour tous les Istiqlaliens qui seront amenés à choisir l'un des deux candidats, tous deux des militants». Pour l'instant, plusieurs pistes sont étudiées. La première consiste à aller vers les urnes avec un risque potentiel sur la cohésion au sein du parti dans le futur. La deuxième privilégiera un consensus entre les deux candidats déclarés sur la base d'un pacte de bonne gouvernance. La troisième et dernière option verrait le retrait des deux protagonistes en faveur d'un autre candidat. Les informations qui ont circulé ces derniers jours font ressortir une tendance générale vers le retrait de Chabat et El Fassi en faveur de l'un des jeunes membres du bureau exécutif, notamment Taoufik Hejira, ancien ministre de l'habitat et de l'urbanisme, et Karim Ghellab, l'actuel président de la Chambre des représentants.