ALM : Comment se déploie votre plan d'action pour les trois années à venir ? Lucien Leuwenkroon : Notre plan d'action pour 2012 à 2015 se décline sur plusieurs axes. Commençons par les traditionnelles et incontournables missions en Belgique pour les salons Batibouw, Seafood, Decooh, des rendez-vous à ne pas manquer pour les professionnels du BTP, les produits de la mer, et la décoration intérieure et extérieure. Nous déployons également un programme de formation sur mesure pour les entreprises sans oublier l'organisation de séminaires, de conférences, des tables rondes traitant des sujets d'actualité : l'environnement, la gestion des espaces commerciaux dans les villes, la protection du consommateur et la normalisation en général et des produits Hallal en particulier. Mais le plus gros challenge pour nous reste la régionalisation. Nous ambitionnons de représenter la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise (CCBLM) sur plusieurs villes du Royaume et aussi fédérer l'ensemble des associations belges présentes au Maroc. Quel bilan dressez-vous en termes de coopération économique belgo-marocaine ? Si je tire un bilan entre 1925 et 1998, je dirai que nous avons été très actifs. Mais à partir de 1998, la croissance des échanges économiques a triplé compte tenu de la refonte organisationnelle qui a été opérée au sein de notre Chambre, sous la gestion d'un conseil d'administration de 12 personnes, une équipe permanente à majorité féminine dirigée par Nour Badraoui Drissi, notre directrice et une harmonie distinguée de toutes les autres instances belges ou luxembourgeoises présentes au Maroc. Cela nous donne de belles perspectives d'avenir vu les grands chantiers du Maroc, à savoir le tramway de Casablanca, Tanger Med , le Morocco Mall , l'OCP et bientôt le TGV. Je peux également souligner que l'expertise belge est très active également dans la gestion des déchets, de l'eau et de la formation. Notons que dans le cadre de la coopération belge, le Maroc dispose du deuxième budget après le Congo. La Belgique a voulu se mettre plus encore au service des initiatives de ses partenaires marocains et a décidé d'accroître sa contribution budgétaire (2010-2013) qui est passée à 80 millions d'euros, soit le double du programme précédent.
La Chambre belge est un partenaire privilégié du Salon Bativert. Comment évaluez-vous cette coopération ? Depuis la création de Bativert en 2009 par le Groupe Archimedia, la CCBLM a été son partenaire privilégié pour une raison toute simple, c'est que l'action de Bativert et ses aspects écologiques sont partie intégrante de notre programme d'action au Maroc. Déjà en 1998 notre Chambre a été la première à accompagner des entreprises marocaines dans leurs démarches environnementales, et ce en accompagnant une quinzaine d'entre elles pour la certification l'ISO 14000, un programme qui a été financé par le ministère des affaires étrangères du Grand-duché du Luxembourg. La Chambre belge est à l'écoute des différents acteurs économiques du Maroc. Qu'est-ce qui ressort des différentes rencontres organisées dans ce sens ? En ce qui concerne le Maroc, notre choix s'est porté sur une politique de promotion et d'accompagnement des investissements et donc des investisseurs de manière bilatérale sur nos trois pays respectifs et de faire du lobbying pour nos membres dont la majorité sont des entreprises de droit marocain. Notre Chambre contribue par ses actions à l'essor des relations privilégiées entre la Belgique, le Grand-duché de Luxembourg et le Royaume du Maroc, et l'amélioration du climat des affaires. La plupart de nos recommandations ont eu des retombées positives et un impact important au niveau des autorités marocaines jusqu'à l'élaboration ou la modification de certaines lois, à savoir : la loi sur l'étiquetage des produits alimentaires, la loi sur la protection du consommateur et autres. Il est utile de noter que les Chambres de commerce belgo-luxembourgeoises dont le siège de leur fédération est basé à Bruxelles ont un statut totalement privé, qu'elles soient implantées en Belgique ou à l'étranger. Le fait que nos Chambres de commerce et d'Industrie soient groupées en fédération, cela leur permet de réaliser d'une part des actions communes et concertés et d'autre part représenter une force extraordinaire constituant un réseau de plus de 200.000 entreprises employant plusieurs millions de personnes et de rayonner sur plus de 80 pays à travers la planète.