L'immolation, ce samedi de près 4,8 millions de têtes, occasionne énormément de détritus un peu partout en l'absence de lieux d'abattage même temporaires. La question de propreté est d'actualité. Pendant les deux jours de l'Al Aïd Al Adha, les ordures ménagères enregistrent une considérable augmentation en raison de l'abattage des moutons et l'accroissement de la consommation des ménages à l'occasion. La matinée de la fête, en une heure, après l'accomplissement de la prière d'Al Aïd à «Lamssala», l'on imagine la quantité du sang qui coule dans les différents quartiers de nos villes, après l'immolation de 4,5 millions d'ovins et pas moins de 300.000 caprins. Et l'on imagine également combien de tripes, d'abats, de cornes, de «sabots», etc, que la circonstance occasionne. Indubitablement, les poubelles installées dans les immeubles, déjà insuffisantes en temps normal ne pourraient être d'aucune utilité. La situation devient plus préoccupante lorsque l'on sait que les agents des services de ramassage des ordures sont aux abonnés absents, pour congé de fête, et aucune permanence n'est assurée pendant ces deux jours. Ainsi, les poubelles se remplissent, les sacs en plastique pleins de résidus, des monticules de détritus se forment dans certaines rues et les points noirs, notamment dans les quartiers populaires, refont surface. La ville est submergée par les ordures. Dès le soir de la journée de la fête, vu la quantité et la nature des déchets jetés un peu partout, les odeurs nauséabondes commencent à assaillir l'odorat des habitants. Et le dimanche, de toute évidence, l'état des lieux s'aggraverait. Et ainsi demeurerait la situation jusqu'au lundi, jour de la reprise du travail, pour le passage du service de ramassage des ordures. Dans certaines communes de la capitale économique, le passage du ramassage des ordures ne se fait qu'une fois pas jour, dans d'autres la tournée s'effectue deux fois par jour. Mais, dans les deux cas, force est de constater que le système de ramassage des ordures n'est que partiel et demeure loin de sa mission principale de nettoyage. Lorsque l'engin arrive devant l'immeuble, les éboueurs vident les poubelles avec une extrême précipitation. Et au lieu de laisser les lieux propres après leur passage, parfois ils ne font qu'étaler par terre les déchets qui étaient rangés dans les sacs en plastique ou dans les poubelles. Ce lundi, les services en question sont appelés à multiplier les passages, à les organiser et à éviter les heures de pointe pour ne pas provoquer l'embouteillage dans les principaux boulevards de la ville. Il faut dire que la question de propreté pendant les jours de l'Al Aïd El Kébir s'impose. Le fait d'ouvrir des lieux d'abattage temporaire, comme c'est le cas cette année en Turquie à l'occasion de l'Aïd, est de nature à épargner à nos villes déjà polluées, par certaines unités industrielles, installées à proximité des quartiers résidentiels, et la forte circulation des automobiles en raison de la mauvaise qualité du gasoil utilisé, les problèmes des ordures. Au lieu de se rejeter la balle de responsabilité entre différentes instances, il serait plus plausible de penser qu'il en va de la protection de la population et de l'environnement en général.