A peine installée dans les locaux au mois d'avril qui ont été mis à sa disposition par le conseil de la commune urbaine de Rabat dans le complexe multiservices du quartier Akkari, l'Association Aribat Moubadara, plate-forme d'accueil et d'accompagnement des jeunes candidats à l'auto-entrepreneuriat créée à l'initiative de l'Agence de développement social, a entrepris de convoquer prochainement son comité d'agrément des dossiers. 46 demandes sont dans le pipe. Objectif: aider les créateurs et les repreneurs d'entreprises au moyen du parrainage de leurs aînés et de l'octroi de prêts à taux nul et sans garantie. Pour Rachida Yacoubi Kanouni, présidente de l'Association Aribat Moubadara, «il s'agit d'assister les jeunes candidats tout au long de l'aventure de l'amorçage et l'identification du projet jusqu'à l'exécution et la création de l'entreprise, au niveau de l'affinage du projet comme en celui des procédures, du financement, de l'installation et de l'initiation aux nouvelles méthodes de gestion». L'expérience a, en effet, enseigné aux cadres qui officient bénévolement à Aribat Moubadara que l'attention prêtée à la jeune entreprise ne doit jamais faiblir, pas même passer le «seuil critique». Selon eux, le chemin des TPE est pavé d'échecs post-incubation. Et c'est précisément sur ce plan qu'est la valeur ajoutée propre à la plate-forme. Elle est en effet la seule à offrir un parrainage assuré en permanence par des chefs d'entreprises en activité ou bénévoles chevronnés aux jeunes entrepreneurs. Au demeurant, une attention présente à tous les stades d'évolution de la jeune entreprise. Elle met également à leur disposition leurs réseaux d'affaires. Mais, auparavant la plate-forme leur propose des prêts à taux nul allant de 10.000 à 80.000 dirhams remboursables sur trois ans en moyenne pour financer partiellement leur projet. Accordés sans caution, ces prêts peuvent servir eux-mêmes de garantie auprès des banques et de la sorte contourner l'un des obstacles majeurs qui s'oppose à la création de TPE. Pour Rachida Yacoubi Kanouni, «Il y a encore à faire pour arriver à la parité. Mais, on en a conscience et surtout, l'envie d'y parvenir». Premier pas en direction de cet objectif : le lancement d'une grande campagne de sensibilisation pour le parrainage. Elle devrait avoir lieu dans les prochaines semaines et expliquer aux gens de bonne volonté l'utilité qu'il y a à prêter concours et assistance aux jeunes dans la précarité qui veulent créer leur entreprise. Les administrations publiques ne sont pas exclues de cette initiative tant il est vrai que c'est à ce niveau que les premiers obstacles se présentent devant les jeunes porteurs de projets. Aribat Moubadara semble avoir trouvé la bonne formule qui décline aujourd'hui 46 projets de jeunes embrassant les domaines d'activité les plus divers : commerce, artisanat, bâtiment… Au demeurant, des projets dus à des promoteurs dont la moyenne d'âge est à peine de 30 ans. La présidente de Aribat Moubadara souligne que «la force d'une plate-forme d'appui d'initiatives individuelles de Aribat Moubadara est avant tout de mobiliser et de rassembler des acteurs économiques soucieux de soutenir les activités nouvelles et de dynamiser le tissu local d'entreprises. Les clés de la réussite, sans doute, dans l'engagement personnel et bénévole de ses membres et dans le fait que les fonds réunis sont redistribués aux créateurs dans leur totalité. La solidarité et le bénévolat sont les deux fondements de notre plate-forme».