La FNSPM responsabilise le ministère de la santé quant «à l'urgence de la publication des décrets et textes de loi relatifs à la réglementation des dispositifs médicaux». La Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM) appelle à une réglementation urgente concernant les dispositifs médicaux. Cette annonce survient suite au scandale planétaire des implants mammaires PIP et à la polémique que cette affaire a suscitée auprès des citoyens marocains. Dans son communiqué, la FNSPM responsabilise le ministère de la santé quant «à l'urgence de la publication des décrets et textes de loi relatifs à la réglementation des dispositifs médicaux dont les implants stériles (mammaires, oculaires, cardiaques…)». La situation au Maroc est alarmante, comme le confirme Mounir Tadlaoui, pharmacien et secrétaire général de la FNSPM : «Il y a une véritable anarchie dans la vente des dispositifs médicaux. Des kiosques implantés devant les hôpitaux, des magasins et même des particuliers vendent ces produits dans leurs coffres de voitures et ce, en l'absence de tout contrôle. Et par conséquent, les patients se retrouvent à acheter des compresses ou des seringues qui peuvent être périmées, voire déjà utilisées. Ce qui constitue un véritable danger pour leur santé». Pour M. Tadlaoui, les dispositifs médicaux stériles ne peuvent être vendus directement au public. La vente de ces produits doit se faire en conformité avec les dispositions de la loi 17/04 portant code du médicament et de la pharmacie qui stipule clairement que tous les produits stériles doivent être vendus dans le circuit pharmaceutique (officine, réserve hospitalière). Ce qui a pour objectif de permettre une traçabilité de ces différents produits. C'est précisément la raison pour laquelle la FNSPM revendique une législation qui permettra de réglementer la procédure d'enregistrement, d'importation, de distribution et de vente de ces produits. Quant à la présence des implants mammaires PIP au Maroc, le secrétaire général de la FNSPM affirme que, «en l'absence de cette législation, il est impossible de confirmer que les implants PIP n'existent pas au Maroc». Il y a plus d'une quinzaine de jours, les chirurgiens plasticiens rassuraient les citoyens en déclarant que les implants mammaires PIP n'existaient pas au Maroc et qu'ils n'étaient pas commercialisés. Quelques jours plus tard, le ministère de la santé avait publié un communiqué dans lequel il indiquait que «la marque de prothèses PIP ne fait pas partie des prothèses mammaires ayant le certificat d'enregistrement au Maroc» et que «le Maroc n'a jamais été cité comme pays importateur de ce type de prothèses». Par ailleurs, la FNSPM revendique un élargissement des prérogatives de l'inspection de la pharmacie. «Les inspecteurs pharmaciens ne doivent pas contrôler uniquement les officines mais procéder à des contrôles dans tous les lieux où se trouvent des médicaments et des dispositifs médicaux (notamment les parapharmacies et les kiosques devant les hôpitaux)», note M. Tadlaoui. Rappelons que le Maroc produit seulement 10% du matériel médical qu'il consomme. La production locale reste très faible (essentiellement la fabrication de fournitures médicales telles que le mobilier, les dispositifs à usage unique, les produits à faible taux de marge, ...), le reste provenant de fournisseurs étrangers. Parmi les fabricants locaux, citons par exemple les sociétés Sothema, Medicastor (fabricant de lits hospitaliers, tables d'examens, …), Sterifil (sutures, bandages, compresses,…).