A la première rencontre nationale consultative du 20-Fév, les jeunes se sont mis d'accord, entre autres, sur l'instauration d'une plate-forme de revendications nationale unifiée ainsi que la focalisation sur la monarchie parlementaire comme seuil et plafond des revendications politiques. Des membres du 20 février ont organisé la première rencontre nationale consultative du mouvement, samedi 4 juin, à Rabat au Club des avocats. Ainsi une cinquantaine de représentants du mouvement en provenance de diverses régions du Royaume (Fès, Tétouan, Ouarzazate, Marrakech, Oujda, Benslimane, Essaouira, Casablanca..) ont répondu présent. «Organisée par des jeunes indépendants, cette rencontre consultative avait pour but de mettre les points sur les «i» quant aux revendications du mouvement et sa restructuration pour un retour aux fondamentaux», a déclaré à ALM Said Benjebli, l'un des initiateurs de cette rencontre et créateur de la page Facebook du mouvement qui compte aujourd'hui quelque 60.000 membres. Ainsi, l'instauration d'une plate-forme de revendications nationale unifiée et basée sur le consensus des activistes du mouvement, la focalisation sur la monarchie parlementaire comme seuil et plafond des revendications politiques, l'utilisation de moyens légaux pour lutter contre la corruption en évitant les accusations publiques diffamatoires figurent parmi les recommandations fondamentales auxquelles ont appelé les participants à cette rencontre. Selon Abdellah Aït Brahim, membre du Mouvement du 20 février-section Ouarzazate, cette rencontre vise à clarifier la vision du mouvement et coordonner son action au niveau national. «Nous sommes venus pour insister sur le fait que les revendications du mouvement doivent émaner de la rue, de la population et non être dictées par une quelconque appartenance à un courant idéologique ou politique notamment celui d'Al Adl wal Ihssane, celui de «la voie démocratique» ou les gauchistes», a souligné M. Aït Brahim. Pour sa part, Abderrahim Benftouh, un citoyen venu de Fès, «le 20 février est devenu un gâteau autour duquel tout le monde se chamaille, alors que ce mouvement appartient avant tout au peuple». Et d'ajouter : «des rencontres de la sorte ne peuvent qu'être bénéfiques au mouvement». Même son de cloche pour Hicham Assila de la section du mouvement à Ait Ourir Haouz, avec quelque nuance. «Il faudrait déjà penser à une deuxième édition de cette rencontre pour atteindre les objectifs escomptés, car le mouvement a grandement besoin d'unification», souligne-t-il. Et d'ajouter : «Il aurait été préférable qu'une telle rencontre soit bien préparée notamment en ce qui concerne le timing». Selon lui, «il fallait aussi l'organiser conjointement par plusieurs sections locales du mouvement et non pas à travers des initiatives individuelles. Et ce pour qu'il n'y ait pas de mauvaise foi quant à l'intention de cette rencontre». Younes Raoui, activiste du mouvement à Casablanca et à Essaouira, a estimé que «l'objectif de cette rencontre d'unifier les rangs du mouvement mérite le soutien et l'encouragement». Toutefois, selon lui, une absence des représentants des sections locales du mouvement a été remarquée lors de cette réunion. Contacté par ALM, Youssef Mezzi, membre influent du 20 février-section Casablanca et membre de l'Association Attac, a déclaré avoir reçu une invitation pour cette rencontre, mais a expliqué l'absence de représentant officiel de Casablanca par le fait «qu'il fallait veiller à la préparation de la marche du dimanche 5 juin». En effet, les villes de Casablanca, Fès, Marrakech, Safi et Essaouira ont connu, dimanche 5 juin, des marches réclamant davantage de réformes. A Casablanca, les marcheurs, réunis à l'appel de la section locale du Mouvement 20 février et appuyés par des associations de la société civile, ont réclamé des réformes politiques et socio-économiques. De la place La Victoire à Derb Omar, en passant par l'avenue Driss Lahrizi avant d'atteindre la place Mohammed V, les manifestants appelaient à une Constitution démocratique, davantage de justice sociale et un intérêt particulier envers les franges démunies. Recommandations de la 1ère rencontre nationale consultative Organisée le 4 juin à Rabat, la rencontre consultative des membres du Mouvement du 20 février a été couronnée par la publication d'un communiqué contenant une série de recommandations. Ainsi les participants à cette rencontre ont appelé le mouvement à veiller à utiliser des revendications générales et non les dévier selon les idéologies de parties minoritaires.On note aussi le fait de s'astreindre à la volonté majoritaire de la population marocaine dans la rédaction des slogans et revendications, brandir le drapeau national à chacune des manifestations, marches et activités du mouvement, ainsi que l'ouverture d'un débat public pour expliquer les revendications du mouvement et communiquer avec les citoyens pour trouver de nouveaux moyens de protester, outre les manifestations. La création d'un comité de coordination national et la mise en avant de l'indépendance du mouvement et mettre de la distance par rapport aux parties qui le soutiennent figurent aussi parmi les recommandations de la rencontre.