Oujda 1952 : l'organisation territoriale d'une ville marocaine sous le protectorat est le quatrième livre réalisé par le chercheur universitaire Badr Maqri sur l'histoire de la ville. Après «L'histoire culturelle d'Oujda et l'Oriental du Maroc (du 11ème au 20ème siècle)», «Le cosmopolitisme colonial d'Oujda (1844 – 1956)» et «Trajectoires mémorielles d'Oujda (1907–1975)», Badr Maqri persiste et publie un quatrième livre consacré cette fois-ci à l'organisation territoriale d'Oujda sous le protectorat. Une recherche segmentée en huit chapitres : le secrétariat général du protectorat, les directions des affaires chérifiennes, les finances, les travaux publics, le travail, la protection industrielle et les mines, l'office des PTT et la direction militaire régionale. A traves ces champs de recherche, l'auteur a passé au peigne fin le cadre institutionnel et administratif d'Oujda en 1952. Il a, à cet effet, détaillé les activités socio-économiques de la ville à travers la réorganisation territoriale et administrative d'Oujda de 1948 à 1952. Comme il a réservé le chapitre V à la présentation des 198 indices professionnels exercés dans la région de l'Oriental en cette époque : un inventaire des activités économiques exercées. Le livre propose, ainsi, un aperçu exhaustif post colonial de certains aspects de l'Histoire du Maroc colonisé. «Le choix de l'organisation territoriale du protectorat français dans le cas de la ville d'Oujda en 1952 (elle a été occupée par Lyautey le 29 mars 1907) est une nouvelle approche pour interpréter la conception coloniale de l'organisation institutionnelle et administrative des territoires soumis à son pouvoir», a expliqué l'auteur à ALM. Il est à préciser dans le même sens que l'organisation territoriale n'est pas une simple démarche administrative. «Elle est, de prime abord, dans la conception du protectorat français, un moyen de consolider sa présence au Maroc par tous les moyens», a-t-il enchaîné. Au fait, la présence militaire doit être corroborée par une doublure d'organisation politique et économique. Le développement des voies ferrées, des marchés, des infrastructures routières, la reprise des transactions, l'appel aux intérêts commerciaux, la couverture des soins médicaux constituent les meilleurs modes d'action, selon l'approche prônée par Lyautey au Maroc. L'organisation territoriale dans son contexte colonial, ajoute Badr Maqri, «n'est pas une simple création. Elle est en premier lieu une interprétation du temps et de l'espace. En somme, tout ce qui recouvre l'historique, le social, l'économique et le politique». Le livre précise, par ailleurs, que l'Oriental a été réorganisé territorialement et administrativement à compter du 1er juin 1948 par arrêté résidentiel de juillet 1948 complété par un second arrêté en 1950.