L'interrogatoire des mis en cause, impliqués dans l'affaire Mounir Erramach a repris, hier, à la Cour Spéciale de Justice à Rabat. Tous les policiers rejettent les charges retenues contre eux. La Cour Spéciale de Justice de Rabat a repris, hier, l'interrogatoire des mis en cause impliqués dans l'affaire Mounir Erramach. Lors de l'audience de mardi, le commissaire principal qui occupait les postes d'adjoint du chef du service préfectoral de la police judiciaire de Tétouan et chef de la brigade urbaine, Youssef Ajbara, a nié les charges de corruption et de couverture d'un criminel retenues contre lui. A ce propos, il a rejeté en bloc avoir eu une relation avec Mounir Erramach et avoir reçu de lui des pots-de-vin. Il a précisé à la cour qu'Erramach est un individu connu par la police à Tétouan, car il faisait l'objet d'une note de recherche lancée contre lui par la sûreté de Tétouan, en 1998, et ce après avoir pris la fuite à la suite d'un accident de la circulation. Le commissaire Ajbara est allé plus loin dans ses déclarations devant la cour puisqu'il a mis l'index sur la relation entre Mounir Erramach, le préfet de police de Tétouan et le chef du service préfectoral de la police judiciaire de la même ville. Pour étayer ses accusations, il a expliqué à la cour qu'après avoir dressé une procédure contre Mounir Erramach, en 1998, concernant sa fuite et après avoir lancé une note de recherche contre lui, le préfet de police de Tétouan a donné ses instructions pour que ce dossier soit oublié. Le préfet en cause a annulé également la note de recherche, a ajouté Youssef Ajbara. Ce dernier a affirmé devant la cour que le préfet avait reçu, à maintes reprises, Erramach, précisant que toutes les déclarations de celui-ci sont infondées. Il a également ajouté que deux mois après l'incident de l'accident de circulation, il a été muté à Ouezzane et qu'il ignorait si cette mesure avait un lien avec la procédure qu'il avait dressée. Durant la confrontation entre Youssef Ajbara et Mounir Erramach, ce dernier a affirmé à la cour qu'il entretenait des relations avec le premier et non pas avec le préfet.Quant au contrôleur général et chef de la sûreté de Tétouan, Mohamed Charaf Eddine, il a nié toute relation avec Erramach, ni avoir reçu de lui des sommes d'argent dans l'intention de couvrir ses activités de trafiquant de drogue. A ce propos, il a réclamé d'être confronté à toutes les personnes qui le mettent en cause. Il a également déclaré tout ignorer des 50 millions de centimes que Mounir Erramach prétend avoir versé à son frère. Il a rappelé à la cour avoir été contacté, le 3 août 2003, depuis la salle de trafic pour être avisé de l'incident qui avait eu lieu entre deux groupes de trafiquants de drogue. Il s'est dépêché sur les lieux, a-t-il précisé pour savoir en personne ce qui se passe et il a trouvé deux personnes aux mains des policiers. Avant de reporter l'affaire à l'audience d'hier, la cour a interrogé également le commissaire principal Abdessadeq Bousalem, l'officier principal Youssef Herras, l'officier de police Abdelkrim Belaârmia et les deux officiers principaux Yassini Zwawi et Mustapha Laroussi. Ces derniers ont tous nié avoir des relations avec Mounir Erramach ou avec d'autres membres de son réseau, ni avoir participé à la couverture de leurs activités illicites en échange de pots-de-vin.