La Cour Spéciale de Justice devrait entendre hier, les derniers propos de Mounir Erramach et ses 31 complices dont des fonctionnaires de la Justice et de la police pour mettre l'affaire en délibéré. Retour sur les effets d'une guerre entre narcotrafiquants. La Cour spéciale de justice devrait prononcer hier, son verdict contre Mounir Erramach et ses 31 complices, après avoir écouté leurs dernières déclarations. En effet, la défense de tous les mis en cause a achevé,avant-hier, lundi, ses plaidoiries. A ce propos, elle a réclamé l'acquittement de ses clients qui ont été mouillés dans cette affaire, toujours selon la défense, sans motif apparent. Elle a précisé que les poursuites engagées contre eux sont infondées et sans arguments. Concernant Mounir Erramach, la défense a affirmé qu'il a nié les charges retenues contre lui que ce soit devant le juge d'instruction ou devant la Cour, ainsi qu'il a rejeté en bloc l'accusation d'avoir soudoyé des fonctionnaires pour couvrir ses activités louches. Né en 1973 à Tétouan, marié et père de deux enfants, Mounir Erramach a abandonné l'école à un âge précoce pour se lancer dans le monde de trafic de cigarettes de contrebande. Il était à son dixième printemps quand il a effectué sa première opération. Le petit trafiquant de cigarettes commence à grandir au fil du temps au point qu'il est devenu l'un des cerveaux de ce commerce illicite à Tétouan, soutenu par sa famille, notamment sa mère. Celle-ci a tissé avec lui un réseau qui a dépassé ceux qui existaient déjà sur le marché de cigarettes de contrebande. Arrêté, puis relâché pour disparaître par la suite et ce jusqu'au 1996. C'était l'année de la campagne d'assainissement contre les trafiquants, avec l'arrestation des barons de trafic de drogue tels Dib, Belmokhtar et bien d'autres. C'était le moment où Mounir Erramach a commencé ses premiers pas dans le monde de trafic de drogue. Mais ce n'est que quatre ans plus tard que les activités d'Erramach allaient prendre de plus grandes dimensions. Des affaires de trafic de drogue à l'échelle internationale qui étaient effectuées avec réussite l'emmenèrent au podium des grands trafiquants du haschisch. Depuis, il a installé un grand réseau au point qu'il est devenu un concurrent des barons de la place. L'argent a coulé à flots et Mounir Erramach a commencé à ériger sa propre fortune en argent et en immobiliers : des stations d'essence, des appartements, des résidences et des villas à droite et à gauche et autres. Il fallait attendre la nuit du 3 au 4 août 2003, lorsqu'une altercation s'est produite entre Mounir Erramach et Hicham Harboul et entre les deux un troisième baron, nommé Mourad Bouziane. Des reproches entre eux concernant une cargaison du haschisch de Harboul détournée par la bande de Mounir Erramch ont cédé la place à un face à face avec des armes à feu et une course poursuite. Une altercation qui a fini par la blessure de Nouredine Chahboune et Abdellatif Hamdoune de la bande de Hicham Harbouli, qui a pris la fuite le lendemain à destination de l'Espagne après avoir été blessé à la tête par balle. Quant à Mounir Erramach, il a été arrêté cinq jours plus tard. D'autres barons du haschisch ont été arrêtés dans cette affaire. Il s'agit de Mohamed El Ouazzani, alias Nini, 28 ans , marié et père d'une fille. L'enquête policière a révélé que ces trafiquants de drogue soudoyaient des magistrats, des policiers et autres fonctionnaires, tous arrêtés. Quelques-uns d'entre eux ont bénéficié dernièrement de la liberté provisoire. A signaler que Nini a déjà été condamné à deux reprises pour trafic de contrebande et agression d'un policier espagnol. Les trente-deux mis en cause, impliqués dans ce dossier, ont tous nié les charges retenues contre eux. Toutefois, le procureur général a requis la peine maximale contre eux, contrairement à la défense qui a réclamé leur acquittement.