Depuis le mois d'août dernier, l'affaire Mounir Erramach ne cesse de défrayer la chronique. Rappel des faits. Tout a commencé par l'éclatement d'un conflit entre deux narcotrafiquants rivaux. D'un côté, le cartel Erramach, de l'autre, le cartel rival de Hicham Harbouli. Erramach accuse ce dernier d'avoir détourné une importante cargaison de cannabis qui lui appartenait. Celle-ci était prête pour être acheminée en France lorsque qu'elle disparaît subitement dans la nature. Lorsque les deux hommes, Mounir et Hicham, ainsi que leurs hommes de main respectifs, se retrouvent le 2 août nez à nez dans une boîte de nuit à Kabila, complexe touristique, situé sur la côte tétounaise, la rencontre dégénère. La bagarre n'est pas anodine. Les deux clans rivaux passent aux armes à feu. On a dépassé le seuil du tolérable. Arrêté quelques jours plus tard à Tanger, Erramach passe aux aveux et balance ses complices. Les têtes tombent les unes après les autres. Le 26 août, le ministre de la Justice monte au créneau pour rappeler les différentes étapes de l'affaire depuis son déclenchement. Dans la foulée, le ministère avait dépêché sur place une commission d'enquête composée de magistrats. A l'époque, le ministre avait distingué deux dossiers différents. Le premier concernant “les crimes et les règlements de comptes entre trafiquants de drogue”, confié à la Cour d'appel de Tétouan, et le second, portant sur “la corruption et le trafic d'influence touchant plusieurs responsables des forces de l'ordre et des magistrats”, est du ressort de la Cour spéciale de justice. Il s'agit de neuf magistrats de la Cour d'appel de Tétouan qui ont été soit mutés, soit suspendus, soit traduits en justice. Le Conseil supérieur de la magistrature, réuni à la hâte, avait décidé de mettre derrière les barreaux cinq parmi ces juges. S'ensuit une tempête contre le ministre de la Justice et qui continue de faire des remous au sein des magistrats. Aujourd'hui l'affaire Erramach suite son cours devant la Cour spéciale de justice.