Un tribunal algérien a condamné, ce jeudi, l'écrivain Boualem Sansal, âgé de 75 ans, à cinq ans de prison pour atteinte à l'intégrité territoriale, après des propos qu'il a tenus sur le Maroc, l'Algérie, le Sahara occidental et oriental. Cette condamnation fait suite à des déclarations de Sansal lors d'une interview en octobre 2024 avec le média français d'extrême droite Livre Noir. Il y avait affirmé que, durant la période coloniale, la France avait intégré des terres historiquement marocaines (Sahara oriental) à l'Algérie. Il a également accusé le régime algérien d'avoir créé le Front Polisario pour déstabiliser le Maroc. La santé de Sansal s'est dégradée pendant sa détention, suscitant un large soutien d'intellectuels et de personnalités politiques en France, dont le président français. En février, Emmanuel Macron avait souligné que la détention arbitraire de Sansal, combinée à sa santé déclinante, représentait un enjeu crucial pour rétablir pleinement la confiance entre la France et l'Algérie. L'arrestation de Sansal a exacerbé les tensions diplomatiques déjà vives entre l'Algérie et la France, qui ont atteint un nouveau point bas l'an dernier lorsque Paris a affirmé son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Il est devenu malgré lui un pion dans la relation troublée entre Paris et Alger», a déclaré le comité de soutien de Sansal, estimant que l'écrivain est désormais un acteur involontaire dans la lutte géopolitique plus large entre la France, l'Algérie et le Maroc. Suite à la décision du tribunal mercredi, l'avocat de Sansal a exhorté le président algérien Abdelmadjid Tebboune à faire preuve d'«humanité» envers l'écrivain malade.