Le régime algérien franchit un nouveau cap dans l'absurde et l'abject, en exigeant de Boualem Sansal qu'il change d'avocat pour un défenseur « non juif ». Un chantage révoltant qui illustre la dérive éperdue du pouvoir en place. Sous la présidence d'Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie s'enfonce dans un excès d'autoritarisme de plus en plus brutal, où la répression des voix dissidentes devient la norme. La récente affaire concernant l'écrivain Boualem Sansal, emprisonné pour avoir osé dire des vérités qui dérangent le régime, en est une démonstration flagrante. Selon le magazine Marianne, des émissaires du gouvernement lui ont rendu visite lundi dernier pour lui imposer un "choix" indigne : abandonner son avocat actuel, Me François Zimeray, parce qu'il est juif, et en prendre un autre "non juif" s'il veut espérer une amélioration de sa situation. Cette exigence insensée, aux relents d'un autre âge, révèle l'obsession maladive du régime pour la discrimination et le contrôle absolu. Un régime à la dérive Cette affaire Boualem Sansal est loin d'être un cas isolé. L'Algérie officielle n'a jamais caché son mépris pour les principes fondamentaux de la justice, imposant des règles absurdes pour masquer l'échec abyssal du régime. Ce dernier, incapable d'offrir une gouvernance digne à son peuple, préfère détourner l'attention en s'en prenant aux intellectuels et aux opposants. Le message envoyé à Sansal est clair : pour être en règle avec l'Algérie de Tebboune, il faut se conformer aux diktats du régime, y compris dans le choix de sa défense. Exiger un avocat "non juif" n'est pas seulement une atteinte flagrante aux droits de l'Homme, c'est une démonstration de l'idéologie rétrograde qui gangrène le pouvoir. Depuis trois mois, Me Zimeray se voit systématiquement refuser un visa pour se rendre en Algérie et assister son client. Ce blocage manifeste une volonté claire d'empêcher toute défense sérieuse de Boualem Sansal, privant ce dernier de ses droits fondamentaux à une assistance juridique libre et impartiale. Paris interpellé : quelle réponse face à l'arbitraire algérien ? Face à l'acharnement du régime algérien contre Boualem Sansal, la passivité de la France commence à peser lourd. Dix membres du comité de soutien de l'écrivain ont publié une tribune dans Le Figaro, appelant Emmanuel Macron à cesser la "bienveillance constante" à l'égard d'Alger et à activer les leviers diplomatiques dont il dispose pour obtenir sa libération. Depuis son arrestation, l'auteur de 2084 est privé non seulement de son avocat, mais aussi de toute visite de l'ambassadeur de France en Algérie. Mardi 18 février, Me Zimeray, a révélé que l'écrivain de 80 ans souffre d'un cancer, sans que cela n'ébranle l'intransigeance du régime. Pire encore, son comité de soutien dénonce une arrestation qui s'apparente à une prise d'otage, motivée par des accusations sans fondement, relevant d'une justice instrumentalisée par un pouvoir militaro-policier. Les signataires de la tribune interpellent directement Emmanuel Macron : comment justifier l'inaction de la France face au traitement infligé à un de ses ressortissants ? L'Algérie continue de bafouer ouvertement la liberté d'expression et de piétiner les droits fondamentaux, tout en refusant de reconnaître la nationalité française de Sansal, qui devrait pourtant bénéficier de la protection des autorités françaises. Pour ses soutiens, il est urgent que Paris réagisse, faute de quoi la France donnerait un dangereux signal de faiblesse et d'abandon, non seulement à l'égard de Boualem Sansal, mais aussi face à un régime qui ne cesse de tester ses limites.