Le magistrat chargé de l'instruction de l'affaire du coup des narcotrafiquants de Tétouan, le juge Zaïm, n'a pas encore repris ses interrogatoires, car Mounir Erramach est régulièrement convoqué par la BNPJ de Casablanca. Les informations, parues dans la presse nationale, selon lesquelles le magistrat chargé de l'instruction à la Cour d'appel de Tétouan poursuivrait les interrogatoires, hier mercredi 27 août, avec les mis en cause dans le trafic de drogue, se sont avérées totalement infondées. En effet, les avocats de la défense n'ont reçu aucune convocation dans ce sens. Ils se sont même rendus à la Cour d'appel, hier, mais le magistrat chargé de l'instruction leur a signifié qu'il n'était pas encore tout à fait prêt pour poursuivre les interrogatoires. En effet, toujours selon les avocats de la défense, d'autres personnes ont été arrêtées et leurs dossiers seraient bientôt annexés à la procédure en cours à la Cour d'appel concernant les dix-huit personnes déjà détenues. Ces personnes sont toujours en période de garde à vue en attendant leur transfert vers le parquet de Tétouan pour débuter l'instruction. Pour ce qui est du cas Houssine Majdoubi, rappelons que l'un des prévenus a affirmé lors de l'enquête que le journaliste aurait rencontré le trafiquant Hicham Harbouli à Cordoue en Espagne qui lui a remis une somme d'argent équivalente à 10.000 DH. La rencontre de Cordoue a eu lieu quelques jours avant la commission des crimes des 3 et 4 août derniers. En écrivant son article, le 8 août dernier, Majdoubi n'a pas du tout cité le nom de Harbouli. Pourtant, toute l'affaire a explosé à cause de deux crimes commis dans le cadre d'un règlement de compte entre deux gangs rivaux, celui de Noureddine Erramach et de Hicham Harbouli. Le silence de Majdoubi sur l'implication de Hicham Harbouli, toujours recherché par la police, est considéré comme anormal, voire suspect. En tout cas, les avocats de la défense s'estiment "optimistes" et affirment qu'ils exerceront des pressions pour que les griefs retenus contre Majdoubi soient écartés et le dossier définitivement classé. Leur optimiste a été renforcé par l'attitude du magistrat chargé de l'instruction, le juge Ezzaïm, qui remplace depuis peu le juge Arâr, en congé. En effet, le juge Ezzaïm a accordé à Majdoubi la liberté provisoire, sans aucune garantie. Tous les prévenus dans le cadre de cette affaire attendent donc la reprise des interrogatoires par le magistrat Zaïm. L'instruction approfondie ne peut avoir lieu dans l'immédiat car l'accusé principal dans cette affaire, Noureddine Erramach est régulièrement sollicité par les enquêteurs de la brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca. En d'autres termes, les interrogatoires ne peuvent reprendre sans sa présence à Tétouan pour d'éventuelles confrontations avec d'autres suspects. Par ailleurs, rappelons que la police a découvert dans le domicile du substitut du procureur général du Roi à Tétouan, le magistrat Benazouz, des sommes d'argent en dirhams et en devises. Il sera poursuivi par la Cour Spéciale de Justice. "Benazouz était l'homme fort de la Cour d'appel de Tétouan", assure un avocat. Selon des sources bien informées, plusieurs noms de responsables publics et hommes d'affaires ont été cités par les accusés lors de l'enquête. D'autres personnes seront donc bientôt mises en cause.