La Cour spéciale de justice à Rabat reprendra, aujourd'hui, l'examen du dossier des barons du haschisch, Mounir Erramach et Mohamed El Ouazzani. Après l'audience du 12 courant relative au procès Mounir Erramach et durant laquelle, le procureur général près la Cour spéciale de justice avait demandé à la presse de préserver la notion d'innocence avant la fin du procès, l'affaire a été reportée à aujourd'hui 23 décembre. Cette grosse affaire de trafic de drogue international implique plusieurs hauts fonctionnaires de la Sûreté nationale, des gendarmes, des magistrats de la Cour d'appel de Tétouan et deux barons de la drogue considérés comme étant les principaux accusés à savoir Mohamed El Ouazzani et Mounir Erramach. Durant la précédente audience, les deux trafiquants ne s'étaient pas présentés au procès, quoi que des rumeurs, dans les coulisses du tribunal, parlassent d'une présence invisible. Paraît-il, les deux barons de la drogue se trouvaient isolés au sous-sol. Cette fois-ci, il n'y aurait pas de doute sur leur présence, les autorités nous en ont informés avec certitude. Depuis l'audience du 12 décembre, plusieurs demandes de liberté provisoire, ont été requises auprès du juge d'instruction. Maître Ziane a déposé sa requête au nom de son client un capitaine de la gendarmerie et non pas des forces de la police comme il avait été souligné par la presse au cours de son intervention. D'autres avocats avaient déposé à leur tour les mêmes demandes relatives à la mise en liberté provisoire des cinq magistrats accusés et par Erramach et par El Ouazzani qui avaient donné au moment de son arrestation des informations précises sur le président de la Chambre criminelle près la Cour de Tétouan qui lui avait assuré de l'aider à se débarrasser de deux plaintes, objets de ses mandats de recherche. Pour ce qui est des autres magistrats impliqués dans le même conteste, El Ouazzani avait déclaré au cours de l'instruction judiciaire les avoir corrompus avec une somme d'argent évaluée à vingt millions de centimes chacun. El Ouazzani a confirmé ses déclarations durant toutes les étapes de l'enquête préliminaire et de l'instruction. De toute façon, aucune demande de liberté n'a été accordée à aucun magistrat. Pour ce qui est des accusations mutuelles entre les deux barons, Erramach avait déclaré avoir eu affaire avec El Ouazzani à deux reprises. Il paraît que les deux hommes avaient organisé ensemble deux grosses affaires d'une grande quantité de haschich. El Ouazzani avoue avoir une relation amicale avec son accusateur, mais, il nie catégoriquement toute liaison de trafic de stupéfiants. Ils se sont vus une paire de fois en Espagne, ils avaient même passé une très belle soirée ensemble, mais, El Ouazzani qui n'a pas caché ses magouilles de chira et de contre bande aux autorités, n'a jamais accepté aucune forme d'accusation eu égard à Mounir Erramach. En attendant la suite des audiences, il faut s'attendre à des débats qui risquent de faire couler beaucoup d'encre et selon les déclarations d'Erramach, d'autres têtes seront appelées à la barre. Pour l'instant, le nombre des accusés s'élève à trente et un parmi lesquels trois impliqués qui se trouvent en liberté provisoire dans l'attente de la fin du procès.