La prorogation du mandat de la Mission des Nations Unies pour le Sahara (Minurso) sera votée, ce vendredi, par le Conseil de sécurité. Baker devrait en profiter pour relancer les discussions avec le Maroc. Mais déjà, l'Algérie s'oppose à toute modification du plan de paix. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira, vendredi 30 janvier 2004, pour prendre une décision concernant la prorogation de trois mois supplémentaire du mandat de la Minurso. Cette demande a été formulée, le 19 janvier, par le secrétaire général des Nations Unies sur demande de son envoyé spécial au Sahara, James Baker. Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité, Kofi Annan avait précisé qu'en raison de sa mission d'émissaire du président américain, chargé de la question de la dette irakienne, Baker a demandé que le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara (Minurso) soit prorogé jusqu'au 30 avril 2004, afin de lui donner le temps de mener de nouvelles consultations avec le gouvernement marocain sur la question. La réponse des membres du Conseil de sécurité devrait être positive. A ce titre, le Chilien Heraldo Muñoz, président en exercice du Conseil de sécurité, a prévu une décision favorable de ce dernier concernant la prorogation du mandat de la Minurso. Heraldo Muñoz a tenu une conférence de presse, mardi 27 janvier, à la suite des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la situation au Sahara. Le président du Conseil de sécurité a indiqué qu'il s'attendait à ce que le Conseil décide "à l'unanimité, vendredi, de proroger de trois mois le mandat de la Minurso". Il suivrait en cela la recommandation du Secrétaire général de l'ONU qui estime que ce délai est nécessaire à son envoyé spécial pour de nouvelles consultations avec le Maroc sur le plan de paix. Le président du Conseil a également souligné à la presse qu'il espérait que cette nouvelle prorogation permettrait de parvenir à un accord sur ce plan. Rappelons, à ce titre, que Rabat avait catégoriquement rejeté les termes de ce deuxième Plan Baker. Les autorités du pays, ainsi que les partis politiques, avaient estimé que les propositions de Baker sont irrecevables car elles portent sévèrement atteinte à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. En d'autres termes, le Maroc espère que les prochaines consultations avec James Baker pourraient conduire à un changement de vision de ce dernier et une totale refonte de son Plan de paix. Mais c'est sans compter sur l'hostilité affichée de l'Algérie à l'égard du Maroc. En effet, dans un entretien accordé la semaine dernière au quotidien espagnol "ABC", le représentant permanent de l'Algérie aux Nations-Unies, Abdallah Baali, a qualifié le Plan de paix rédigé par James Baker de "très équilibré et très difficile à changer". En réalité, les Algériens tentent d'anticiper toute modification de ce plan de paix. Ils espèrent ainsi créer une situation d'impasse politique afin que la crise perdure dans la région. Baali a finalement affirmé que "modifier une quelconque partie du plan peut conduire à un échec". Le message algérien est on ne peut plus clair: la solution du conflit, et partant la satisfaction de la convoitise algérienne, n'est réalisable que par l'amputation de la souveraineté marocaine en spoliant son territoire.