Le Conseil de sécurité devrait voter, mardi 27 janvier, la prorogation du mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2004. Cette demande a été formulée, à l'origine, par James Baker. Des sources diplomatiques étrangères ont indiqué que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait se prononcer, avant la fin du mois de janvier, sur la demande de prorogation du mandat de la Minurso. Lors d'une séance prévue, en principe, le mardi 27 janvier dernier, le Conseil de sécurité devrait donc voter en faveur, ou contre, la demande de Kofi Annan d'une prolongation, jusqu'au 30 avril 2004, du mandat de la Minurso. Ce dernier devrait prendre fin le 31 janvier, conformément à la résolution du Conseil adoptée le 28 octobre 2003. C'est d'un énième report dont il s'agit actuellement. Rappelons que le 19 janvier dernier, le secrétaire général de l'ONU avait présenté aux membres du Conseil de sécurité un rapport sur la situation au Sahara depuis la date de son dernier rapport, c'est-à-dire le 16 octobre 2003. Annan a précisé, dès le début du rapport que son envoyé spécial, James Baker, a rencontré une délégation marocaine "afin d'examiner les questions relatives à la réponse finale du Maroc" concernant son plan de paix, catégoriquement refusé par Rabat. Annan a, par ailleurs, précisé qu'en raison de sa mission d'émissaire du président américain, chargé de la question de la dette irakienne, James Baker "a demandé que le mandat de la Minurso soit prorogé jusqu'au 30 avril 2004, afin de lui donner le temps de mener de nouvelles consultations avec le gouvernement marocain sur la question". En fait, la réponse du Maroc est claire: le deuxième plan de Paix de James Baker est totalement rejeté par le gouvernement et le peule marocain. Annan a également précisé, dans son rapport devant les membres du Conseil de sécurité, que son nouvel envoyé personnel au Sahara, le Péruvien Alvaro de Soto, a eu des contacts avec des responsables du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), du Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi que le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Les discussions avec ces ONGs ont porté, essentiellement, sur l'aide humanitaire destinée aux réfugiés, ainsi que le sort des prisonniers marocains détenus à Tindouf. Sur ce point, Annan a appelé le polisario a libéré le reste des détenus marocains, "conformément au droit international humanitaire, et aux nombreuses résolutions du Conseil de sécurité et déclarations de son président". Alvaro de Soto et de hauts responsables du HCR se sont rendus à Alger et à Rabat pour discuter des fameuses "mesures de confiance". Il s'agit, notamment, de permettre aux populations civiles des camps de Tindouf, de se rendre au Maroc pour visiter leurs familles. L'application de ces "mesures de confiance" a été bloquée par le polisario et l'Algérie. L'explication est simple: les mercenaires craignant un retour massif vers le Maroc de ces soi-disant "réfugiés". Même la liaison téléphonique, installée par le HCR, entre les camps de Tindouf et le Maroc, a été interrompue le 15 avril 2003, sur demande du polisario, puis rétablie le 12 janvier 2004. Le secrétaire général de l'ONU a également épinglé le polisario, en affirmant que ce dernier "a continué à imposer certaines restrictions à la liberté de circulation de la Minurso", compliquant ainsi l'action de la Mission en matière de surveillance du cessez-le-feu. A noter que les employés de la commission d'identification ainsi que le personnel de la police civile de la Minurso ont quitté le Sahara dès le 31 décembre 2003. Les dossiers d'identification et d'autres documents confidentiels ont été transférés à l'office des Nations-Unies à Genève. Toutefois, des membres de la police civile seront sollicités si le HCR réussit à organiser des visites, à Tindouf, de quelques familles des détenus marocains. En somme, le rapport de Kofi Annan ne ramène rien de nouveau. James Baker campe toujours dans ses positions. Et le Maroc n'est pas prêt à céder. En fait, le secrétaire général de l'ONU semble être pris dans le piège de Baker.