Le Conseil de sécurité de l'ONU a prorogé le mandat de la MINURSO jusqu'au 31 janvier 2004 dans une résolution qui a omis toute référence au plan Baker. Une décision que le Maroc a saluée dans un communiqué officiel. Le Conseil de sécurité a adopté mardi, à l'unanimité, la résolution 1513 par laquelle il décide de proroger le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara (MINURSO) de trois mois, soit jusqu'au 31 janvier 2004. Par l'adoption de cette nouvelle résolution, le Conseil de sécurité a donc pris trois décisions qui s'inscrivent dans la continuité avec la résolution 1495 du 31 juillet 2003. Les quinze membres ont décidé, après avoir réaffirmé la dernière résolution, de proroger le mandat de la Mission des Nations unies pour le Sahara (MINURSO) jusqu'au 31 janvier 2004. le Conseil a également prié le secrétaire général de lui remettre avant la fin de ce mandat un rapport sur la situation, tout en demeurant saisi de la question. Cette décision a été immédiatement saluée par le Maroc qui s'est félicité de l'adoption de la nouvelle résolution. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération indiqué que "le Royaume du Maroc se félicite de l'adoption par le Conseil de sécurité" de la résolution 1513. "En se limitant à une simple prorogation technique, le Conseil a réaffirmé la validité de sa précédente résolution du 30 juillet 2003 et, partant, confirmé son attachement et celui de la Communauté Internationale, à une solution politique nécessairement négociée et bénéficiant de l'aval de toutes les parties", a expliqué le communiqué. La prorogation du mandat devrait ainsi permettre la recherche d'une solution politique et acceptée par les parties à ce conflit artificiel. "Le Maroc espère que ce délai sera mis à profit pour la relance du processus de recherche d'une solution politique réaliste et définitive, dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume", a précisé le communiqué avant de souligner la disponibilité et la détermination du Royaume "à contribuer positivement à l'émergence d'une telle solution". Il est à signaler que la nouvelle résolution avait été proposée par les Etats-Unis qui président, ce mois, le Conseil de sécurité. Rappelons que la décision du Conseil de sécurité a coïncidé avec la visite effectuée par le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, William Burns, à Rabat. Une visite qui a été marquée par l'audience accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au responsable américain. À l'issue de sa visite, Burns a tenu une conférence de presse dans laquelle il a passé en revue la position américaine sur la question du Sahara ainsi que d'autres sujets d'actualité internationale. S'agissant du Sahara, il a affirmé que les Etats-Unis encouragent le Maroc et l'Algérie à engager des pourparlers directs pour un règlement politique de la question du Sahara. Burns a ainsi indiqué que son pays ne soutient pas l'idée d'imposer une solution à aucune des parties. Une position qui conforte celle du Maroc et va à l'encontre de la position du secrétaire général de l'ONU et sa lecture erronée de la résolution 1495 en ce qui concerne l'accord des parties. Mais, le fait marquant des déclarations du responsable américain demeure l'appel qu'il a lancé exhortant le Maroc et l'Algérie à mener des pourparlers directs, de même qu'il encourage les parties concernées à s'engager dans un esprit positif avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel. Rappelons à cet égard que le Maroc a toujours insisté sur le fait que la question du Sahara n'est qu'un conflit artificiel et qu'il doit être réglé via des pourparlers avec l'Algérie. Le responsable américain qui a insisté sur les enjeux que représente cette question en termes de réalisation d'une paix réelle et durable dans la région du Maghreb et de la prospérité pour les générations futures, a assuré le Maroc que les Etats-Unis continueront d'être son partenaire et son allié. Enfin, la prorogation de trois mois du mandat onusien au Sahara devrait être saisie pour entamer une véritable campagne diplomatique auprès des pays membres du Conseil de sécurité - dont les cinq nouveaux qui le rejoindront à partir du premier janvier - afin de les sensibiliser aux véritables enjeux que constitue la question de l'intégrité territoriale pour la région.