Entretien. S'exprimant sur son premier long-métrage, Kamal Kamal déplore le désistement de certains acteurs et insiste sur la dimension arabe de son premier né. Aujourd'hui le Maroc : Quelle est votre propre appréciation du film ? Kamal Kamal : J'en suis satisfait dans la mesure où il s'agit de mon premier long-métrage. Le film n'est un pas aussi excellent que j'avais espéré mais dans l'ensemble on a réussi à obtenir un bon résultat. Quelles ont été les conditions de tournage de Tayf Nizar ? Comme pour tout film marocain, il y a du positif et du négatif. On a été agréablement surpris par des gens qui, animés d'une très bonne volonté, ont tout fait pour que le film soit une réussite. Mais le désistement de certains acteurs, dont je ne peux pas citer les noms, en plein tournage du film a fait que nous avons été obligés de modifier une bonne partie du scénario tout en restant fidèles à l'esprit du film. On a également dû interrompre le tournage pendant plus de deux mois à cause de ça. Quelles ont été les raisons du choix de la langue arabe que vous avez fait pour le scénario ? C'était une obligation dramatique. Les années de plomb, ce n'est pas uniquement le Maroc. Les pays arabes ont, pour la plupart, dû passer par une situation pareille à la notre. C'est donc pour donner une dimension arabe à cette situation que nous avons fait ce choix. De par sa grande richesse et profondeur, la langue arabe nous a également donné plus de liberté dans la façon aussi bien de traiter ce sujet que de l'exprimer. Quel serait le message derrière Tayf Nizar? Pouvoir surpasser les contraintes du devoir professionnel en faveur d'une valeur plus noble : la liberté. Nos sociétés ne peuvent évoluer que si on ose porter un regard critique par rapport aux erreurs du passé. Garantir un avenir meilleur, c'est d'abord se révolter contre les pratiques répressives, courante il n'y a plus si longtemps.