Saâd-Eddine El Othmani affirme que le problème de l'avortement clandestin a besoin de solutions dans le cadre des principes religieux et culturels. ALM : Certaines statistiques récentes font état de 800 avortements par jour. Quel commentaire en faites-vous ? Saâd-Eddine El Othmani : Le problème de l'avortement clandestin ou illégal prend de l'ampleur. Le nombre de cas des avortements clandestins est trop élevé avec des conséquences médicales et sociales importantes. Cela est vrai, mais il n'y a pas de statistiques fiables dans ce domaine, et ce chiffre n'est pas réel, ni logique. Certains spécialistes parlent du tiers de ce chiffre. Mais ce n'est qu'une estimation. Quel est, selon vous, le responsable de cette situation ? Il n'est pas possible de parler d'un seul responsable. Il y a plusieurs facteurs à l'origine de cette problématique. Le Maroc passe par une période de transition et de mutations sociales qui font que le nombre de grossesses non désirées augmente. Il y a aussi le fait que la loi est restrictive et n'autorise l'avortement qu'en cas de pathologies maternelles graves pouvant mettre la vie de la mère en danger. Alors que nous savons qu'il y a d'autres cas qui peuvent être légiférés, comme les pathologies fœtales graves. Mais il faut aussi relever le non-respect de la loi par certains professionnels de la santé. Quelle est la position du PJD vis-à-vis de l'avortement? Au regard de l'ampleur de ce phénomène, nous avons organisé au sein de notre groupe parlementaire un débat, auquel ont participé des parlementaires et des spécialistes. Le problème a besoin de solutions dans le cadre de nos principes religieux et culturels. Car il n'est pas question de libéraliser l'avortement, mais de l'autoriser dans des cas conformément aux dires de la jurisprudence islamique. Le PJD avait lancé un débat sur l'avortement au sein du Parlement. Où en êtes-vous? Le dossier est aux mains de la commission médicale qui est chargée de poursuivre le débat et de proposer des initiatives. Une association va lancer prochainement un débat national sur cette problématique. Que pensez-vous de cette initiative? Le débat est toujours bénéfique pour trouver les solutions face à un phénomène qui prend des proportions alarmantes.